Les employés de Genève Aéroport, qui contestent la nouvelle politique salariale voulue par la direction, seront en grève vendredi matin. Aucun décollage, ni atterrisage n'aura lieu entre 06h00 et 10h00.
Près de 8000 passagers seront touchés, a précisé jeudi après-midi Ignace Jeannerat, porte-parole de Genève Aéroport. Les voyageurs sont invités à prendre contact avec les compagnies aériennes pour connaître les conséquences sur leur vol. Ceux-ci pourraient être retardés, déroutés ou annulés.
«La sécurité prime avant tout», a relevé M. Jeannerat. Cette grève intervient au premier jour des vacances où près de 54'000 passagers sont attendus dans la journée pour un total de 394 vols. La grève est annoncée à partir de 04h00. La suite du mouvement sera décidée au fur et à mesure par les assemblées de grévistes.
Vols annulés
Easyjet va devoir annuler neuf rotations (arrivées-décollages), soit près d'une vingtaine de vols au total vendredi, en raison de la grève. Une quinzaine d'autres ont par ailleurs été reprogrammés afin de pouvoir décoller ou atterrir en dehors des heures de grève, a-t-elle indiqué jeudi soir à l'agence AWP.
Le transporteur britannique contacte directement les clients concernés. Tous les passagers affectés par des annulations auront droit à un remboursement ou à un transfert gratuit vers un nouveau vol. Easyjet a aussi demandé la mise en place d'horaires d'ouverture prolongés pour pouvoir assurer la totalité de son programme de vols, précise la principale compagnie aérienne présente sur le tarmac genevois.
Egalement contactée, la direction de Swiss n'a pas fourni de détails sur les vols affectés. Le transporteur à croix blanche a mis sur place un groupe de travail afin d'analyser en détail les incidences de la grève. «Nous nous attendons à ce que 13 vols soient annulés et 11 retardés», a laissé entendre la filiale de l'allemand Lufthansa, qui estime à environ 2000 les passagers concernés.
Pas de hausse automatique
Ce conflit social, qui couvait depuis plusieurs jours, trouve son origine dans la refonte de la politique salariale voulue par la direction. Ce projet a finalement été approuvé jeudi matin par une large majorité du Conseil d'administration qui avait été accueilli jeudi matin par une manifestation de 250 employés et syndicalistes.
Selon Genève Aéroport, la nouvelle politique salariale, dont l'entrée en vigueur est prévue pour début 2024, permet d'assurer la pérennité de l'établissement public autonome. Il s'agit avant tout d'adapter les rémunérations par rapport à l'évolution attendue des revenus. Or, ceux-ci devraient progresser beaucoup plus modestement à l'avenir.
Le nouveau modèle salarial abandonne la progression automatique. Genève Aéroport assure toutefois qu'il n'y aura aucune baisse de salaire. De son côté, le Syndicat des services publics (SSP) dénonce un nouveau modèle arbitraire, basé sur la performance. Le syndicat rappelle que l'aéroport a enregistré un bénéfice de 70 millions de francs et qu'il s'attend à réaliser cette année un bénéfice de 100 millions de francs.
Une première
Il s'agit du premier débrayage du personnel employé par l'aéroport depuis sa création en 1919. D'autres grèves ont déjà eu lieu, mais elles touchaient les entreprises actives sur la plateforme.
(ATS)