Après la Pologne et plusieurs pays d'Amérique latine, Uber a lancé son service par et pour les femmes en France, fin novembre. «Uber by women» permet aux utilisatrices de choisir, si elles le souhaitent, une conductrice plutôt qu'un conducteur.
Chez nos voisins, des centaines de femmes avaient dénoncé des cas de harcèlement par des chauffeurs Uber, donnant naissance au hashtag «UberCestOver». Des témoignages sur les réseaux sociaux avaient notamment permis d'identifier un conducteur strasbourgeois, qui avait touché et tenté d'embrasser plusieurs passagères, révélait le «Huffington Post».
Pas encore possible en Suisse
En Suisse, l'idée séduit. Mais l'option n'existe pas. «L’entreprise constate que la proportion de femmes chauffeurs en Suisse reste faible, non seulement chez Uber mais également dans l’ensemble du secteur du transport professionnel», informe Nathan Juillerat, consultant en communication pour Uber.
On comprend ainsi qu'il n'y a pas assez de conductrices en Suisse pour assurer un tel service. Mais impossible de savoir exactement combien de femmes utilisent professionnellement la plateforme, «pour des raisons de protection des données personnelles», précise le communicant de la marque.
«Une option rassurante»
Il n'existe pas non plus de statistiques concernant le nombre d'agressions qui auraient eu lieu dans des voitures de transport avec chauffeur, indique le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes (BFEG). «La création d’un service dédié, où les femmes seraient conduites par des femmes, pourrait offrir une option rassurante pour celles qui souhaitent un environnement perçu comme plus sécurisé», estime toutefois Floriane Siegenthaler, communicante pour le BFEG.
Une opinion partagée par le Centre d'aide aux victimes d'agressions violentes (LAVI). Muriel Golay, sa directrice genevoise, rappelle par ailleurs que même les femmes n'ayant pas subi de violences sexuelles peuvent être angoissées à l'idée de monter en voiture avec un inconnu.
Si le service «Uber by Women» serait accueilli positivement, les chiffres de la LAVI ne démontrent pas d'urgence à l'implanter en Suisse. Le BFEG affirme également que l'idée d'un service pour les femmes soulève des réflexions plus larges: «sur la nécessité d’apporter des réponses structurelles et globales pour prévenir les violences et garantir la sécurité de toutes et tous dans les transports», élargit Floriane Siegenthaler.