Le Tribunal cantonal fribourgeois (TC) confirme la condamnation à la prison à vie de l'agriculteur qui avait tué un père et son fils aîné en mars 2020 à Sorens. Le double assassinat avait été causé par une sombre histoire de vente de tracteurs avortée.
L'agriculteur sorensois, âgé de 30 ans au moment des faits, a essayé vainement d’obtenir que sa sanction soit réduite à 18 ans de prison par la Cour d’appel pénal. Il a mentionné «son repentir sincère, sa situation personnelle et financière catastrophique au moment des faits, ainsi que sa bonne collaboration avec les autorités».
Dans leurs considérants, les juges cantonaux ont salué la prise de conscience du double assassin, qui a finalement renoncé à invoquer la légitime de défense pour expliquer son crime «soigneusement préparé». Mais ils ont estimé que son changement d’attitude ne pesait pas lourd face à l’atrocité des faits qui lui sont reprochés.
Brutalité sauvage
La faute de l'agriculteur est «extrêmement grave», selon l'arrêt rendu lundi. «Il a assassiné, avec une brutalité sauvage, deux hommes qu’il a attirés dans un guet-apens, dans l’unique but de ne pas devoir leur restituer la somme de 34'000 francs qu’il avait obtenue en commettant une escroquerie».
Avec une «absence particulière» de scrupules, le double assassin a soigneusement préparé le scénario des actes qu’il allait commettre et a mis en place des alibis susceptibles de le mettre hors de cause. Il n’a laissé aucune chance à ses victimes de s’en sortir, bien déterminé à les éliminer, lit-on dans les considérants.
Pas d'atténuation
«Sa façon d’agir, spécialement le fait d’avoir jeté les corps dans une fosse à purin, est particulièrement odieuse et effroyable. Après avoir nettoyé les traces de ses crimes, il est rentré chez lui et a repris son travail le lendemain». Aucune circonstance atténuante n’est réalisée, selon les juges.
La Cour d'appel pénal du TC a confirmé de la sorte la peine privative de liberté à vie prononcée à l'encontre de l'agriculteur sorensois par le Tribunal pénal de l’arrondissement de la Gruyère dans son jugement du 1er mars 2023. La décision peut encore faire l’objet d’un recours devant le Tribunal fédéral.
Si celle-ci devait entrer en force, le double assassin, qui fêtera bientôt ses 36 ans, devrait passer encore 10 ans derrière les barreaux, avant de pouvoir déposer une demande de libération conditionnelle en 2035.