Martin von Moos, le nouveau président de l'association faîtière de la branche hôtelière HotellerieSuisse, est considéré comme un bon choix par son prédécesseur, Andreas Züllig. Il le définit comme étant doté du sens politique nécessaire pour diriger avec succès.
Mais Martin von Moos, qui n'est pas membre d'un parti, estime devoir «encore perfectionner un peu son réseau politique» pour le travail de lobbying à Berne, comme il l'avoue dans un entretien avec Blick. Comme Andreas Züllig, il a passé presque toute sa vie professionnelle dans l'hôtellerie. A l'exception d'un volontariat chez Radio Pilatus à la fin du gymnase, dit-il avec un sourire.
Le lobbying au niveau national est toutefois un terrain inconnu pour le Lucernois, même s'il s'était déjà constitué un petit réseau durant le Covid-19. A l'époque, en tant que président de l'hôtellerie zurichoise, il a dû se battre pour obtenir des fonds d'aide pour la branche en difficulté. Dans son nouveau rôle, il veut maintenant intensifier les discussions avec les politiciens – ainsi qu'avec les associations partenaires et régionales d'HotellerieSuisse, annonce-t-il.
Lors de la rencontre à l'hôtel quatre étoiles Belvoir à Rüschlikon (ZH), qu'il dirige en tant que directeur avec l'hôtel jumeau Sedartis à Thalwil situé à proximité, Martin von Moos montre qu'il est à l'écoute.
Un positionnement clair, mais sans parti politique
Lorsqu'il s'agit de se positionner clairement, Martin von Moos est un spécialiste. Il s'engage ainsi pour la création de «zones touristiques» dans les villes et affirme que les magasins situés dans les quartiers très fréquentés par les touristes dans les grandes villes devraient rester ouverts le dimanche. «Nous connaissons des clients arabes qui partent de Zurich pour Milan le dimanche afin de faire du shopping, dit-il en s'énervant: Ce n'est pas possible!» Il sait que la libéralisation des heures d'ouverture est un sujet politiquement brûlant.
Pour lui, il est également clair qu'il faut «des règles du jeu équitables dans la formation professionnelle». Au niveau national, les apprentissages habituels dans l'hôtellerie sont désavantagés par rapport aux formations universitaires ou des hautes écoles spécialisées. «Si quelqu'un d'Afrique du Sud fait une école hôtelière en Suisse, il n'a pas le droit de travailler ici par la suite. Les diplômés universitaires peuvent obtenir plus facilement une autorisation exceptionnelle.» Cela alimente la pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Et dans le canton de Zurich, Martin von Moos s'engage pour l'allongement des pistes de l'aéroport de Kloten, qui est «important pour la place touristique suisse».
Dans sa vie privée, l'homme vit en Suisse centrale. Son lieu de résidence, Merlischachen (SZ), est proche de Lucerne, sa ville natale, où il préside également la société «Herren zu Schützen». Très attaché à sa famille, il aime faire du ski et du ski de fond avec sa femme et ses trois fils, bientôt tous adultes. En été, il pratique des sports nautiques sur le lac des Quatre-Cantons ou joue au golf. Son cœur de footballeur bat pour le FC Lucerne.
Ne pas faire de protection du patrimoine
L'ancien élève de l'École hôtelière de Lausanne décrit ainsi son objectif en tant que président d'HotellerieSuisse – poste pour lequel il a été élu pour les trois prochaines années: «Assurer la rentabilité et la pérennité de l'hôtellerie suisse». Les investisseurs étrangers comme Samih Sawiris et les Américains de Vail Resorts, qui ont fait leur entrée à Andermatt (UR) et Crans-Montana (VS), sont pour lui les bienvenus. La protection du patrimoine à tout prix n'a pour lui pas sa place, il salue plutôt l'énorme développement visible, par exemple à Andermatt – où il a fait son service militaire à l'époque.
On remarque Martin von Moos: il s'efforce de garder le juste milieu. Il se définit lui-même comme «ni citadin, ni campagnard» et qualifie son style de direction de «participatif, d'égal à égal avec les gens».
Il minimise le conflit avec GastroSuisse – HotellerieSuisse veut une nouvelle convention collective nationale de travail, la fédération de la gastronomie s'y oppose: «Nous travaillons en étroite collaboration dans de nombreux domaines et j'ai de bonnes relations avec le président sortant Casimir Platzer, mais nous ne sommes pas d'accord sur ce point», concède Martin von Moos.
Diplomatiquement, le nouveau président laisse ouverte la question de savoir s'il utilisera la totalité des neuf années au cours desquelles il peut agir au sein d'HotelerieSuisse. On souhaiterait qu'il ait un peu d'aspérité pour ne pas briller uniquement sur les thèmes hôteliers. Car le travail de lobbying politique n'est pas de tout repos.