La RTS ne cherche pas à noyer le poisson. Contactée par Blick, elle juge, ce lundi 18 mars, les propos de Slobodan Despot «outranciers» et assure que les déclarations du polémiste «ne reflètent aucunement les points de vue des rédactions». Elle dit même «regretter cette séquence» et comprendre «qu’elle suscite de vives réactions».
De quoi parle-t-on? Ce dimanche 17 mars, l’éditeur controversé était au micro l’émission «Les Beaux Parleurs», où il tient une chronique. Lors d’un débat sur le rôle du chef de l’armée suisse notamment, il prend la parole et ose (Dès 14:12 en cliquant ici): «Si les pays baltes ne tombaient pas dans la restauration du nazisme, ils auraient beaucoup moins de problèmes avec les Russes. Or, on a des défilés de nazis en Estonie.»
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Le fondateur du média Antipresse, placé par la plateforme française Conspiracy Watch au même niveau que différents relais complotistes, est recadré par le journaliste Jonas Schneiter. Après avoir souligné le fait que l’ancien conseiller d’Oskar Freysinger répétait «des arguments russes», il l'interroge: «Vous ne dites tout de même pas que Vladimir Poutine veut attaquer ces pays pour les libérer du nazisme?» Une question rhétorique qui n’a pas suffi à apaiser les esprits. Le débat, sur ce point précis, a donc été interrompu après des échanges gênés.
«Un espace de liberté d’opinion»
Maintenant que le décor est posé, revenons à la prise de positon de la RTS. «Nous rappelons toutefois que l’émission 'Les Beaux Parleurs' est un espace de liberté d’opinion et d’expression, où tous les points de vue sur l’actualité, même polémiques, peuvent s’exprimer en direct avec une grande liberté de parole», écrit dans un courriel Christophe Minder, porte-parole.
Le communicant défend en outre la qualité du travail de Jonas Schneiter. «Il a pu, dans les conditions du direct, contredire, rectifier et recadrer le débat à plusieurs reprises, suivi d’ailleurs par d’autres chroniqueurs de l’émission», assure-t-il.
Lutte contre les fakes news
Reste la question de fond. La RTS estime-t-elle qu’une personnalité comme Slobodan Despot, dont la plateforme a été épinglée pour de la désinformation depuis des années par des médias reconnus comme «Les Echos» ou encore «Libération», a sa place sur son antenne? «La RTS déploie de nombreux efforts pour lutter contre la désinformation, avance Christophe Minder. Dans une émission comme 'Les Beaux Parleurs', qui souhaite faire entendre et confronter des opinions très diverses, nous estimons que Monsieur Despot a sa place, dès lors que les échanges et les propos sont contredits et rectifiés si nécessaire.»
Donc Slobodan Despot va conserver son fauteuil de chroniqueur? «Slobodan Despot peut rester chroniqueur tant qu’il respecte le cadre et les règles des émissions de la RTS et qu’il ne propage pas de fausses informations», rétorque notre interlocuteur
Que faut-il comprendre dans les premiers mots de la RTS, qui déplore «la séquence» et estime que les arguments de l'auteur sont «outranciers»? Contactée par Blick, une source proche de la direction livre cette explication de texte: si Slobodan Despot tient à son poste de chroniqueur, pareil épisode ne devra plus se reproduire.