Plus d'isolement obligatoire
Fin des mesures Covid: les médecins craignent une ruée vers les cabinets

Les mesures Covid expirent à la fin du mois. Bientôt, plus personne ne devra être mis à l'isolement, mais les malades devront continuer à rester chez eux et auront besoin d'un certificat médical. Cela pourrait entraîner des surcharges dans les cabinets médicaux.
Publié: 27.03.2022 à 06:03 heures
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L'isolement obligatoire des personnes infectées par le Covid-19 se termine à la fin du mois. Mais les personnes malades devront continuer à rester chez elles.
Laura Montani

«Restez à la maison!» Depuis deux ans, après un test Covid positif, chacun était prié de rentrer chez soi pour s’isoler. D’abord pendant dix jours, puis durant cinq. Cette obligation d'isolement devrait prendre fin à la fin du mois, lorsque les mesures Covid prendront fin.

Pourtant, Patrick Mathys de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a été clair lors de la dernière conférence de presse des experts mardi: les malades n’ont pas leur place dans les lieux publics ni sur le lieu de travail.

Qu’est-ce que cela veut dire? Toute personne absente de son poste de travail a besoin d’un certificat médical, parfois à partir du troisième jour de maladie. Un test Covid positif pourrait ne plus suffire aux employeurs. Toutes les personnes testées positives devraient donc théoriquement devoir se rendre chez leur médecin de famille pour obtenir un certificat. Lukas Engelberger, le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS), craint une surcharge de travail pour les médecins, compte tenu du nombre élevé de cas.

Les médecins de famille espèrent de la compréhension

Les médecins de famille attendent donc de la part des employeurs d’être indulgents, a déclaré Marc Jungi, membre du comité de Médecins de famille et de l’enfance Suisse (MFE) aux titres de «CH Media».

Selon lui, il n’est pas judicieux de laisser les personnes infectées n’ayant pas besoin d’un examen médical se rendre dans un cabinet uniquement parce qu’elles ont besoin d’un certificat.

Ce n’est que si les symptômes persistent plus de cinq jours ou s’aggravent qu’il faut absolument se faire examiner par un médecin, conseille le médecin de famille.

«Solutions non bureaucratiques»

Les employeurs aussi se veulent compréhensifs. On continue à chercher des «solutions non bureaucratiques», explique Fredy Greuter de l’Union patronale suisse. Par exemple, présenter un test positif pourrait servir d’alternative à un certificat médical pendant la période de transition à venir.

Mais la bonne volonté a ses limites. En effet, le certificat médical est bien souvent utilisé pour le règlement des prestations d’indemnités journalières en cas de maladie. «Là où la demande d’un certificat médical a été convenue contractuellement avec l’assurance d’indemnités journalières en cas de maladie, il faudra s’assurer de respecter ces règles contraignantes ou conclure de nouveaux accords à court terme», explique-t-on à l’Union patronale suisse.

Ne pas craindre les pertes de salaire

«Il est important que les employés malades n’aient pas à craindre de perdre leur salaire», déclare Christian Capacoel du syndicat Unia. Or, cela pourrait justement être le cas si les certificats médicaux ne peuvent pas être établis assez rapidement.

Il propose de créer davantage de capacités, par exemple dans les centres de test. «S’il devait malgré tout y avoir des goulots d’étranglement, les employeurs doivent veiller à ce que les salaires soient maintenus», demande-t-il. Sinon, on risque de voir des employés se rendre sur leur lieu de travail malgré une infection au Covid.

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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