C'est un joli faux départ pour le nouveau radar en ville de Lausanne. À peine activé, en date du mercredi 3 juillet dernier, incroyable mais vrai, l'appareil a déjà tellement flashé de monde que les autorités renoncent à poursuivre les présumés chauffards. Dans un communiqué publié sur son site, la Municipalité admet qu'elle va devoir revoir sa copie avant de remettre la machine en marche.
Le contexte? Depuis le mois de mai, le tronçon à l’est de l’avenue de Cour, depuis l’avenue Frédéric-César-de-la-Harpe, et celui allant de l’avenue de l’Élysée jusqu’à l’avenue Fantaisie, sont limités à 30km/h. Et c'est une première pour un axe lausannois, puisqu'aucun autre bout de route destiné à la circulation générale ne connaît une telle limitation.
Ce qui expliquerait peut-être pourquoi la population a du mal à s'y faire, malgré une «signalisation d’entrée et de sortie de zone 30» en place depuis la limitation, et un «marquage au sol mettant en évidence le changement de régime de vitesse», comme l'indique la Ville. Cette dernière a attendu le 3 juillet avant de contrôler et de sévir sur ce nouveau tronçon, via un radar situé à l’avenue de l’Elysée.
Mea culpa de la Ville
Peut-être aurait-elle dû attendre davantage? Car, apparemment, le message n'est pas passé auprès de la population. La Municipalité l'admet, personne n'a rien compris à cette nouvelle limitation, la preuve en nombre de présumés chauffards détectés: «la Ville a enregistré plus de 7500 véhicules en infraction» depuis l'activation de l'appareil avec la nouvelle vitesse limite, il y a cinq jours.
Et les autorités l'admettent: ça fait (vraiment) beaucoup. «Vu le nombre exceptionnellement important d’infractions commises, la Municipalité conclut que la signalisation et les mesures d’accompagnement n’étaient pas assez visibles et que les usagères et usagers n’ont pas compris que l’avenue de l’Elysée est désormais limitée à 30 km/h», peut-on lire dans le communiqué.
Rien n'a fonctionné
Et ce n'est pas tout. En plus de l'incompréhension générale quant à la nouvelle limitation, le radar en question a de toute évidence... bugué. À la suite d'un «problème technique, deux indicateurs de vitesse sur trois affichaient encore un smiley souriant vert jusqu’à 50 km/h, et ce, jusqu’à vendredi» 5 juillet, alors que le radar flashait bel et bien à plus de 30 km/h dès mercredi.
Résultat? «Le radar a été arrêté et aucune sanction ne sera retenue contre les personnes ayant commis des infractions entre» le mercredi 3 juillet 14h, «et ce jour», à savoir le lundi 8 juillet. Avant de remettre le radar en marche, la Ville va revoir sa stratégie. C'est-à-dire renforcer la signalisation sur place avec des panneaux plus visibles, et ajouter des panneaux orange pour attirer l’attention des automobilistes sur la nouvelle limitation de vitesse.
À quel prix?
Après la mise en place de toutes ces «mesures d’information supplémentaires», une nouvelle «période d’adaptation est prévue». Et pour quand? Contactée, la Municipalité indique que c'est prévu dans «quelques semaines, mais nous ne communiquerons pas de date précise».
Combien va coûter ce faux départ? D'après la porte-parole de la Ville, Juliette Montavon, «cela ne va pas générer de coûts supplémentaires».