Le Tribunal cantonal a confirmé lundi à Renens l'acquittement des six policiers dans l'affaire de la mort de Mike Ben Peter. La Cour d'appel ne les a pas reconnus coupables du décès du Nigérian de 39 ans lors d'une intervention antidrogue musclée à Lausanne en 2018.
Les juges se sont notamment référés aux expertises médico-légales. Celles-ci ont relevé qu'il était impossible de dire avec certitude que Mike Ben Peter était mort à cause de l'intervention policière, et notamment en raison du plaquage ventral pratiqué par les agents. La Cour d'appel a aussi estimé que les policiers n'avaient pas violé leur devoir de prudence de «manière fautive».
Rappel des faits
Dans la journée, plus d'une centaine de personnes ont fait le déplacement à Renens. Environ septante d'entre elles ont pris place dans la salle d'audience cantonale pour soutenir la famille de la victime, sa veuve et son frère notamment, ainsi que les six prévenus. A l'extérieur, des membres du collectif Kiboko ont déployé des banderoles, soulignant qu'«en Suisse aussi, la police tue» et demandant justice pour Mike, Lamin, Hervé, Nzoy, tués selon eux par la police.
Après trois jours d'audience dans une salle pleine à craquer la semaine dernière, les trois juges de la Cour d'appel du Tribunal cantonal ont déterminé que les six agents de la Police municipale lausannoise ont réagi de façon proportionnée. Ils avaient interpellé Mike Ben Peter lors d'un contrôle anti-drogue musclé le 28 février 2018, à proximité de la gare de Lausanne.
En première instance, en juin 2023, les six agents avaient été acquittés du chef d'accusation d'homicide par négligence, que le Ministère public avait finalement lui-même laissé tomber. La qualification juridique d'abus d'autorité a, elle, été rajoutée par la Cour d'appel la semaine dernière au premier jour d'audience, à la suite d'une réquisition de l'avocat de la famille de la victime.
La lecture de ce jugement avait suscité de vives réactions, à l'intérieur et à l'extérieur de la salle d'audience de Longemalle. Plusieurs personnes avaient notamment envahi le hall du tribunal pour crier leur colère et conspuer la police, dans une scène rarement vue dans un procès en Suisse.