Le débrayage serait paralysant
Une conciliation est prévue pour éviter la grève à l'aéroport de Genève!

À l'approche des fêtes de Noël, les employés de Dnata, société d'assistance au sol à l'aéroport de Cointrin, s'apprête à faire grève. Ils dénoncent une baisse des cotisations pour la prévoyance professionnelle.
Publié: 19.12.2023 à 10:18 heures
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Dernière mise à jour: 19.12.2023 à 20:35 heures
La grève avait déjà ralenti les voyages en juin 2023.
Photo: Keystone
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Queues interminables et crises de nerfs potentielles: une grève pourrait avoir lieu cette semaine à l'Aéroport international de Genève. Les employés de Dnata dénoncent une baisse de cotisations pour la prévoyance professionnelle (LPP), discrètement annoncée sur l'application interne fin septembre 2023.

Jamshid Pouranpir, responsable du secteur trafic aérien pour le syndicat des services publics (SSP), prévient mardi 19 décembre que la grève aura lieu cette semaine. Les fériés de Noël démarrent vendredi. 720'000 personnes devraient passer par l'aéroport de Genève, dont 60'000 voyageurs prévus le week-end.

Les 600 employés de Dnata à Cointrin sont affectés à l'émission des billets, l'acheminement des bagages et des personnes dans les avions, au fret aérien ou encore au dégivrage des avions. Le débrayage paralyserait tous les vols des compagnies aériennes qui dépendent de Dnata, soit Emirates, Ethiopian Airlines, Air France, KLM, British Airways, Iberia, Aer Lingus et une partie des vols easyJet.

Offre inacceptable

«Les employés sont révoltés, tonne Jamshid Pouranpir. Nos démarches auprès de la Chambre des relations collectives de travail et trois séances de négociations avec la direction n’ont pas abouti. Les exigences du personnel sont le retour à l’ancien modèle de cotisations pour la LPP et la conclusion d’une convention collective de travail de bon niveau.»

Concrètement, selon les projections d'un délégué syndical du SSP, les pertes s'élèveraient, pour un employé de Dnata, à 120'000 francs jusqu'à ses 65 ans. «La contribution de l'employeur diminue au minimum légal, indique le responsable du SSP secteur trafic aérien. Les employés ont été engagés sous des conditions plutôt favorables, 66% de cotisation venant des employeurs. Si on m'avait dit, il y a un an, que les employés de Dnata feraient grève, j'aurais cru à une plaisanterie.»

Conciliation en cours

Dnata a souhaité s'exprimer en envoyant à la presse une prise de position, assurant que l'entreprise «garantit à tous ses employés des conditions attractives et s'investit en tant qu'acteur de confiance du système aérien à Genève et Zurich». Elle veut trouver un accord. Une rencontre aura lieu dans les prochains jours. «Notre proposition de Convention Collective de Travail (CCT) a été rejeté par le SSP. Nous sommes engagés à trouver un accord raisonnable avec les partenaires sociaux.» Pour ce faire, Dnata a sollicité la Chambre de Conciliation des Relations du Travail (CRCT) du Canton de Genève.

L'entreprise rappelle que les parties doivent s'abstenir de toutes mesures de combat telles que suspension générale ou partielle du travail, grève ou lock-out, jusqu'à la fin de la procédure. Et ce pour être en conformité avec la Loi concernant la Chambre des relations collectives de travail (LCRCT). «Par conséquent, nous n’attendons aucun mouvement social affectant nos opérations», dit un porte-parole.

«La goutte d'eau»

La nouvelle Convention Collective proposée par leur employeur a pris les employés de cours. «Ils l'ont appris avec un préavis de trois jours, l'entreprise a annoncé ça sans aucune consultation ni du personnel, ni du syndicat.» Jamshid Pouranpir rapporte un véritable sentiment de révolte qui anime tous les employés. «Ils m'ont dit que c'était la goutte d'eau. Les jeunes sont les plus touchés par ces baisses de cotisation, mais même les employés de plus de 60 ans ont voté la grève.»

Pour le SSP, l'offre faite par la direction de Dnata est totalement inacceptable. Le personnel a voté des mesures de lutte, «en l'absence de dialogue» de la direction. «Leur proposition, c'est peut-être un peu de prime de jubilé au bout de 25 ans... C'est du foutage de gueule, si vous me pardonnez l'expression, déplore Jamshid Pouranpir. L'employeur peut échanger avec son personnel, expliquer pourquoi une baisse est pertinente. Ici, ça n'est pas le cas, et le personnel n'adhère pas à ce changement.»

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