Pierre-Yves Maillard tacle TX Group
«Qui propose gratuitement des produits identiques à ceux qu’il vend?»

Pierre-Yves Maillard accuse l'éditeur zurichois de vouloir liquider la presse papier. Les 63 employés de l'imprimerie de Bussigny, licenciés par Tamedia, continuent à travailler malgré la fermeture prévue en mars 2025.
Publié: 14.10.2024 à 08:27 heures
Le président de l'USS n'a pas mâché ses mots dans une interview au «Temps».
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Licenciés par Tamedia, qui compte fermer son site lausannois en mars 2025, les 63 collaborateurs de l’imprimerie de Bussigny restants continuent à œuvrer chaque nuit pour sortir les journaux du lendemain. «J’ai rarement vu une entreprise faire aussi peu de cas des métiers qui la composent», dit le conseiller aux Etats et président de l’Union syndicale suisse, Pierre-Yves Maillard, dans une interview au «Temps» lundi.

«J’ai suivi deux grosses dizaines de licenciements collectifs, de Veillon à Kudelski en passant par Iril, Coca-Cola ou, plus récemment, Vetropack. J’ai rarement vu une entreprise faire aussi peu cas des métiers qui la composent. En fait, TX Group veut liquider la presse papier, mais ne l’assume pas comme tel», dit le socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard.

La mort du papier n'est pas inexorable pour le politicien. «L’économie fourmille de produits qui devraient disparaître inexorablement et qui vivent encore. A la fermeture de Veillon en 2016, son propriétaire nous assurait que la vente par correspondance n’avait pas d’avenir. Aujourd’hui, on doit rire amèrement en lisant ça.»

La presse gratuite montrée du doigt

«Il faut dire aussi que Tamedia a provoqué elle-même une bonne partie des problèmes de sa presse imprimée, poursuit-il. Quelle autre branche économique propose gratuitement des produits identiques à ceux qu’elle vend?»

Concernant les employés de l'imprimerie de Bussigny, qui vont perdre leur emploi avec la fermeture de l'usine, Pierre-Yves Maillard relève: «Ces personnes ont fourni parfois des décennies de travail et tout leur savoir-faire à une entreprise dont elles ont garanti l’enrichissement, et qui les jette sans ménagement. C’est d’une violence incroyable.»

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