On ne sait pas si Chris Franzen est fan de James Bond. Mais ce qui est sûr, c'est que le directeur du complexe hôtelier du Bürgenstock porte des lunettes dignes de la star de film d'action. Ses lunettes de la marque Ray-Ban Meta ont récemment attiré l'attention. Chris Franzen les portait lors de la rencontre de la semaine dernière pour une interview en prévision de l'événement mondial le plus important des prochains jours: la conférence de paix sur l'Ukraine au Bürgenstock dans le canton de Nidwald.
Ces méta-lunettes sont équipées d'une mini-caméra qui peut prendre des photos et des vidéos de haute qualité d'une durée allant jusqu'à 60 secondes. Cinq microphones intégrés permettent en outre des enregistrements audio. De simples commandes vocales permettent d'envoyer les photos et les vidéos via Internet.
À lire aussi sur le sommet de paix du Bürgenstock
Problèmes de protection des données?
Ces lunettes aux superpouvoirs ne sont pas particulièrement couteuses. Lancées sur le marché fin 2023, elles sont disponibles à la vente à partir d'environ 300 francs. Mais selon l'International Bar Association, l'association mondiale des avocats, ces lunettes intelligentes présentent «des défis considérables en termes de protection des données et de situation juridique».
Le fait que le directeur du Bürgenstock porte de telles lunettes questionne dans le contexte de la conférence de paix en Ukraine, où le dispositif de sécurité est très strict. L'élite politique du monde entier sera présente dans le complexe hôtelier de luxe: le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la vice-présidente américaine Kamala Harris ou encore le président français Emmanuel Macron seront de la partie.
Fedpol parle de risque pour la sécurité
De telles lunettes sont-elles autorisées au Bürgenstock? Et qu'en est-il de l'utilisation des téléphones portables par le personnel de l'hôtel? Des règles particulières s'appliquent-elles? Les assistants vocaux comme Alexa, courants dans de nombreux hôtels et qui comportent également des fonctions d'écoute, doivent-ils être supprimés?
Blick s'est renseigné auprès de Fedpol. Et la réponse est claire: «De tels appareils peuvent représenter un risque pour la sécurité lors de conférences de cette ampleur», confirme un porte-parole. Les situations seront examinées au cas par cas, et les mesures de sécurité seront alors adaptées si nécessaire.
Fedpol garde toutefois sous clé les restrictions d'utilisation prescrites pour les lunettes intelligentes, les téléphones portables ou les assistants vocaux pendant la conférence. «Le dispositif de sécurité est contrôlé en permanence et peut être adapté si nécessaire», se contente-t-on de dire.
Le directeur du Bürgenstock n'utilise ces lunettes qu'à titre privé
Qu'en pense le principal concerné, Chris Franzen? Selon ses dires, il aurait reçu ces lunettes connectées il y a quelques jours seulement. «Je ne porte ces Ray-Ban qu'en privé, et la plupart du temps comme des lunettes de soleil», ajoute-t-il. Lors d'enregistrements ou de photos, une lumière bien visible s'allume de toute façon sur les lunettes. Actuellement, Chris Franzen porte une paire de lunettes standard au travail. Les responsables de la sécurité du Bürgenstock auront désormais l'œil sur ce que les employés et les hôtes portent sur le nez...
