Peu avant 18h mercredi, les locataires de la Zelglistrasse 11 et 13 à Windisch (AG) se sont mis en route en direction de l'administration communale. L'ambiance est tendue, mais pleine d'espoir. «J'espère vraiment que le bailleur nous donnera plus de temps et qu'il renoncera à l'échange avec les demandeurs d'asile», déclare Björn Waltert à Blick.
Le trentenaire habite dans sa maison depuis un an et demi. «Après un burn-out, j'ai trouvé ici l'appartement parfait avec mon chien, poursuit-il. C'est calme, je suis rapidement dans la nature et en même temps proche du supermarché. Ça ne peut qu'empirer» si on le force à quitter les lieux. C'est pourquoi il veut aussi se battre pour passer le plus de temps possible dans l'appartement.
Après l'entretien, il a tout de même un peu d'espoir: «Le propriétaire s'est déclaré prêt à examiner individuellement avec chaque locataire le délai de résiliation.» En outre, le Canton et la commune lui ont promis de l'aider à trouver un logement.
«Il a fait zéro promesse concrète»
Son voisin Marco Niesper voit les choses un peu moins positivement: «Tant de choses ont été dites, je suis confus. Ce qui est sûr pour moi, c'est que tout est arrivé beaucoup trop vite. Les délais sont beaucoup trop courts. Je viens à peine de m'installer ici et on me demande déjà de partir. C'est grave. L'entretien avec le propriétaire ne m'a pas rassuré. Il n'a fait aucune promesse concrète.»
Le chauffeur de bus Olaf Merschink se montre lui aussi combatif. «Je suis allé directement à la commune avec la résiliation pour m'y opposer», dit-il sur le chemin de la réunion.
«J'ai exigé que le propriétaire retire les résiliations»
La réunion s'est déroulée de manière très émotionnelle, racontent plusieurs locataires. Certains avaient les larmes aux yeux. En parlant, les voix tremblaient. Une liste de noms a permis de vérifier qui pouvait participer. Outre les habitants, un avocat de la protection des locataires était également présent.
Après la réunion, il est déjà certain que les habitants ne partiront pas sans résistance, dit par ailleurs Michael Adams, enseignant en maternelle. Le quadragénaire vit avec sa femme et ses trois enfants dans un appartement de quatre pièces et demie. «J'ai exigé que le propriétaire retire les résiliations. Sinon, nous n'aurons pas assez de temps pour porter plainte le cas échéant», explique-t-il.
Un autre ton du côté de la commune
La commune est ressortie de la réunion avec un ressenti divergent. «Le conseil communal est soulagé que la discussion d'aujourd'hui se soit déroulée dans un bon cadre, orienté vers la recherche de solutions», peut-on lire dans un communiqué publié par la suite.
Des erreurs auraient été reconnues et le dialogue aurait été recherché. Concrètement, les licenciements sont reportés «afin que les personnes concernées aient le temps jusqu'à fin mars de discuter de la suite de la procédure dans le cadre d'un échange d'égal à égal».