La petite bombe lâchée par Albert Rösti allait à coup sûr agiter les passions. Au point, pour certains, de risquer la sortie de route? Pour mémoire, le conseiller fédéral de l'Union démocratique du centre (UDC) a avoué son penchant pour Donald Trump dans la course à l'élection présidentielle américaine, tout en critiquant la personnalité du milliardaire.
Après avoir découvert ce soutien aigre-doux dans la presse ce mercredi 30 octobre, Emile Blant, député vert au Grand Conseil neuchâtelois, a vu rouge. «Je suis scandalisé que Rösti se positionne publiquement en faveur d'un fasciste», lance-t-il sur X.
Avant d'ajouter, toujours sur le réseau social d'Elon Musk: «Si tu soutiens un facho, alors tu es un facho. Point. Et qu'on ne vienne plus jamais me dire que l'aile bernoise [de l'UDC] est fréquentable ou modérée.»
Réactions courroucées
La prise de position sans nuance de celui qui est aussi vice-président du Parlement neuchâtelois a suscité l'émoi. «Il est aberrant de voir un député accuser Monsieur Rösti de fasciste simplement parce qu’il préfère Monsieur Trump, s'étrangle également en ligne Enzo Malorgio, secrétaire général des Jeunes UDC Vaud. Cette diabolisation est immature et témoigne d’une incapacité à engager un véritable débat. La politique devrait se concentrer sur des idées, pas sur des attaques personnelles.»
Le corédacteur en chef du journal «L'idée» des Jeunes UDC Suisse pour la Romandie poursuit sa charge à la baïonnette à l'encontre du vingtenaire par ailleurs assistant de la sénatrice écolo Céline Vara: «Si vous ne pouvez pas tolérer une opinion différente sans crier au scandale, il est temps de vous interroger sur votre légitimité en tant qu’élu. La politique doit être un espace d’échange d’idées, pas un tribunal où l’on distribue des étiquettes diffamatoires à la va-vite.»