Il y a des bugs informatiques que l'on aimerait bien ne jamais pouvoir réparer. C'est le cas de celui qui a fait perdre à la police de Lausanne près de 6000 amendes mises entre 2021 et 2022, écrit «20 minutes» dans son édition du jeudi 12 octobre. Des automobilistes grognent dans les colonnes du quotidien, fâchés de devoir payer des «vieilles» contraventions.
C'est le cas de Claudine*, flashée il y a presque trois ans. Elle doit s'acquitter de 500 francs pour cette douloureuse, car trois ans, c'est le délai accordé à la police pour récolter l'argent. Mais la sexagénaire ne se laissera pas faire, puisqu'elle est prête à aller jusqu'au Tribunal fédéral pour défendre son cas.
Amende en retard, arrivée quasi trop tard
Il faut dire que l'injonction de payer, arrivée par courrier B la veille de l'ultimatum, a enfoncé le clou. «C’est piquant pour une erreur venant de son auteur et des faits datant de 2021», tempête Claudine.
Le bug viendrait du prestataire informatique de la police lausannoise, explique son porte-parole, Sébastien Jost, à «20 minutes».
Sursis prolongé
Un problème, plus grave peut-être que celui des factures à retardement, se pose avec le sursis. En effet, les automobilistes qui ont dépassé la limite de plus de 15km/h écopent d'un avertissement et d'un sursis de deux ans, au cours desquels ils se feraient retirer leur permis en cas de récidive. Or, cette probation aurait été levée pour Claudine, si le bug n'était pas survenu.
Le service des automobiles précise tout de même qu'un conducteur qui aurait commis un autre excès de vitesse dans les deux ans de délai d'épreuve, après la première infraction «disparue», n'écoperont pas d'un retrait de permis. En effet, la décision concernant la première faute n'a techniquement pas été rendue avant que les personnes concernées aient reçu les amendes. Il s'agira alors d’«englobées», soit un regroupement des deux affaires.
*prénom d'emprunt