Les autorités cantonales et fédérales ne cessent de le répéter: la campagne de vaccination patine en Suisse et fait planer le risque d’une nouvelle saturation des hôpitaux à l’automne. Le Jura, Fribourg et le Valais vaccinent trois fois trop lentement pour atteindre la couverture de 70% en septembre. Le conseiller fédéral Alain Berset tente par tous les moyens de convaincre les jeunes et les sceptiques de franchir le pas. Mais les élus sont-ils eux-mêmes exemplaires?
Selon une enquête de la RTS, un seul conseiller d’Etat romand n’a pas reçu la piqûre: Frédéric Favre, président du gouvernement valaisan. «Je soutiens la stratégie mise en place par le Conseil fédéral qui consiste à laisser le choix: se faire vacciner ou non, écrit-il au média de service public. Les gens font leur propre analyse en prenant compte des divers critères tels que leur âge, leurs antécédents médicaux ou encore leur profession. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, mais une décision individuelle.»
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Le PLR s’inquiète par ailleurs de la stigmatisation subie par les personnes non-vaccinées. «Environ 50% de la population est vaccinée. Nous ne devons pas stigmatiser la moitié d’un peuple versus l’autre moitié, ce débat laisse à penser qu’il y a une option juste et une option fausse. Or ce n’est pas le cas.»
«Inadmissible»
Les réactions politiques sont nuancées. Inadmissible qu’un élu dise qu’il ne se fait pas vacciner pour le socialiste Hans Stöckli, conseiller aux États bernois. Pour le conseiller national UDC vaudois Michaël Buffat, qui est lui vacciné, «chacun est libre et la sphère intime est sacrée».
Environ quinze cantons ont répondu aux questions de la RTS. En tout, quatre conseillers d’État ne sont pas vaccinés. Hormis Frédéric Favre, les ministres tessinois de la Lega Norman Gobbi et Claudio Zali ainsi qu’un homologue thurgovien «à l’identité inconnue» figurent sur la liste.
Fin juin, un sondage de Blick avait montré que 82% des élus fédéraux étaient favorables à la vaccination. Seuls dix ne souhaitaient pas être vaccinés. Parmi eux, un seul romand: l’UDC Jean-Luc Addor, un autre Valaisan.