Pas de base légale
Les médias fribourgeois devront se débrouiller sans aides de l’Etat

Le Conseil d'Etat fribourgeois exclut la piste d’une aide structurelle à la presse. L'exécutif tire sa conclusion d'un rapport se basant sur une étude qui analyse l’état des médias locaux et évoque des pistes pour pérenniser l’offre actuelle.
Publié: 17.09.2022 à 10:52 heures
Serge Gumy, éditeur de La Liberté, La Gruyère, Le Messager et La Broye, se dit déçu des solutions proposées par le Conseil d'Etat fribourgeois (archives).
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT

«Des médias indépendants sont essentiels au bon fonctionnement d’une démocratie», reconnaît le président du Conseil d'Etat Olivier Curty dans une interview parue samedi dans La Liberté. «Le canton n’a cependant ni la base constitutionnelle ni la base légale pour introduire une aide directe», ajoute le ministre de l'économie.

«Cela n’a pas empêché le canton de soutenir les médias dans le contexte exceptionnel de la crise Covid», rappelle le ministre pour qui des mesures structurelles doivent être arrêtées sur le plan fédéral. Le rapport fait suite à un postulat de deux députés de gauche, accepté à l'unanimité moins une abstention il y a tout juste un an.

L'étude mentionne notamment deux pistes: la promotion de l'innovation et l'instauration d'une table ronde de suivi. L’agence de presse nationale Keystone-ATS est aussi exclue d'un éventuel soutien. Au-delà, Olivier Curty admet que les médias «classiques» ne sont pas une branche d'activité comme une autre.

Un manque de solutions concrètes qui déçoit

A ses yeux, les médias classiques «sont bel et bien un élément essentiel au bon fonctionnement d’une démocratie, mais pour autant qu’ils soient consultés». La publication du rapport de quatorze pages vendredi a déçu dans les rangs des dirigeants du secteur dans le canton, même s'ils reconnaissent pour la plupart sa qualité.

Interrogé par «La Gruyère», Serge Gumy, éditeur de «La Liberté», «La Gruyère», «Le Messager» et «La Broye», le trouve «bien construit, solide et conforme à la réalité économique des médias fribourgeois». Il se dit déçu en revanche des solutions proposées, «ou plutôt de l’absence de solutions concrètes véritablement proposées».

«Le Conseil d’Etat s’en remet à la Confédération, alors que des aides fédérales sont pour l’instant au point mort», déplore-t-il. Au-delà, le document revient sur l’effondrement des recettes publicitaires, le vieillissement du lectorat et les changements d’habitude de consommation médiatique.

Le bilan «souvent décevant» des stratégies axées sur internet est également mis en exergue. Le rapport sera soumis prochainement au Grand Conseil fribourgeois.

(ATS)

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