La Suisse plaidera lors de la 26e conférence de l'ONU sur les changements climatiques, qui aura lieu du 1er au 12 novembre à Glasgow, «pour des stratégies climatiques à long terme ambitieuses, pour tenir ces objectifs», explique l'ambassadeur pour l'environnement Franz Perrez dans un entretien diffusé lundi par La Tribune de Genève et 24 Heures.
La Confédération, poursuit-il, va en outre s'engager pour que la COP26 adopte des décisions en ligne avec l'objectif d'une augmentation de 1,5 degrés Celsius. Elle militera également «pour un soutien efficace des pays les plus pauvres par tous ceux qui ont la capacité de les soutenir».
«En plus, notre pays va annoncer qu'il augmentera son soutien financier pour le climat jusqu'à 425 millions de francs de fonds publics jusqu'en 2024», précise-t-il.
Rejet de la loi CO₂
L'ambassadeur suisse reconnaît cependant que la Suisse sera dans une position délicate après le rejet en votations de la loi sur le CO2 en juin. «En ce moment, nous ne pouvons pas demander que les autres pays augmentent leurs ambitions».
Mais, ajoute-t-il, «notre crédibilité dans les négociations internationales dépend aussi de notre créativité, de notre force de proposition, de notre persévérance. Sur ce point, notre délégation a su montrer ses atouts dans les différentes COP».
Les émetteurs ne font pas assez d'efforts
Le chef de la délégation suisse estime que les grands émetteurs de CO2 ne font pas suffisamment d'efforts. Certains d'entre eux, comme l'Inde, le Brésil ou l'Arabie saoudite n'ont pas encore soumis leurs stratégies à long terme, note-t-il. Quant à la Chine, elle «fait beaucoup, mais elle reste le plus grand émetteur de CO2 au monde et il est indispensable qu'elle aussi arrive à la neutralité climatique en 2050».
Un engagement plus fort du G20, qui se réunit le 30 et le 31 octobre à Rome, pourrait faire bouger les fronts, estime Franz Perrez. «Si tous les membres du G20 adoptaient les objectifs de l'accord de Paris, la température globale de la planète n'augmenterait 'que' de 1,7» degré, alors que la trajectoire actuelle est une hausse de 2,7 degrés.
«Chaque hausse d'un dixième de degré que l'on peut éviter est un grand succès, en particulier pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables», souligne-t-il.
(ATS)