Juste avant de revenir aux affaires, Nuria Gorrite cite Albert Camus: «Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été.» Après avoir surmonté un cancer du sein, la conseillère d'État vaudoise se confie, ce mercredi 3 janvier, dans les colonnes de «24 heures».
La figure socialiste, qui retrouvera le château Saint-Maire à la mi-janvier, raconte avec courage et sincérité son chemin vers la guérison. «Je sors évidemment d’une année extrêmement éprouvante pour ma famille et moi, glisse-t-elle au grand quotidien vaudois. J’ai perdu ma maman en juin et puis, trois mois plus tard, c’est moi qui apprenais que je souffrais d’un cancer du sein. On pense souvent, à tort, que la santé nous est donnée et que cela va de soi. Mais quand on ne l’a plus, on se rend compte que c’est un bien essentiel.»
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La Cheffe du Département de la culture, des infrastructures et des ressources humaines dit avoir reçu beaucoup de témoignages de femmes après l'annonce de sa maladie. «J’ai une très grande admiration pour toutes celles et ceux qui ont une trajectoire moins favorable que la mienne et pour qui c’est épuisant et difficile de mener ce combat, souffle-t-elle. Il faut une sacrée dose de courage, et d’autant plus quand les mauvaises nouvelles s’enchaînent. J’ai vu ma maman lutter sans succès contre cette maladie. Je sais à quel point c’est difficile d’aller chercher cette énergie de vie tout au fond de soi.»
Dépister plus tôt
La personnalité hyper populaire du parti à la rose enchaîne, toujours auprès de nos confrères: «Ce qui est contradictoire avec le cancer, c’est que, dans mon cas, je me portais très bien. Je ne savais pas que la maladie était là depuis un moment et qu’elle évoluait très lentement. Je n’avais pas conscience qu’elle me tuait déjà à petit feu.»
Nuria Gorrite tire des enseignements humains, mais aussi politiques de cette épreuve. «Il ne doit pas y avoir de tabou autour de cette maladie, lance la Morgienne. C’est une réalité: elle touche énormément de femmes, et malheureusement, de plus en plus jeunes, comme le montrent les statistiques. Ma trajectoire a été favorable parce que ma tumeur a été détectée à un stade très précoce. S’il y avait un message politique, ce serait celui-là: il faut abaisser l’âge du dépistage remboursé par les assurances, qui est aujourd’hui fixé à 50 ans.»