Nouvelle menace d'évacuation à Brienz
«Je préférerais rester et mourir sous les pierres!»

Dans le village de montagne de Brienz (GR), de nombreux citoyens sont en colère. En effet, ils sont à nouveau menacés d'une évacuation. Celle-ci pourrait être imminente. La raison: des débris de roche se déplacent chaque jour de 30 centimètres vers le village.
Publié: 11.11.2024 à 18:07 heures
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Dernière mise à jour: 11.11.2024 à 18:17 heures
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Pietro Lazzara, habitant de Brienz, est résigné: «Je mettrais ma famille en sécurité, mais je resterais moi-même ici. Je ne me laisse plus faire par les autorités et je mourrais même ici sous les pierres.»
Photo: Thomas Meier
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Ralph Donghi

«Pas une nouvelle fois», espèrent de nombreux habitants du village de montagne de Brienz, dans le canton des Grisons. Après le grand éboulement de juin 2023, ils risquent à nouveau d'être évacués. Le désespoir est grand.

Pietro Lazzara, conducteur de taxi indépendant et père de sept enfants, fait partie des gens touchés. En 2018, il a loué un bâtiment avec un restaurant qui a depuis fermé ses portes. Et le simple fait de penser à une nouvelle évacuation le met en colère: «Je mettrai ma famille à l'abri, mais je resterai moi-même ici. Je ne me laisserai plus faire par les autorités. Et je préférerais mourir sous les pierres!»

De la roche à 80 km/h

Selon les experts, jusqu'à 1,2 million de mètres cubes de débris rocheux se dirigent vers le village, qu'ils pourraient finir par atteindre à une vitesse d'environ 80 km/h. L'état-major de la commune prépare donc des mesures d'urgence.

Lors d'une réunion d'information samedi soir, le responsable de l'office cantonal des affaires militaires et de la protection civile a indiqué aux personnes concernées à Tiefencastel (GR): «Veuillez vous préparer immédiatement.» Et l'évacuation risque de durer plusieurs mois.

La dernière évacuation de Brienz remonte au 12 mai 2023. Dans la nuit du 16 juin 2023, 1,2 million de mètres cubes de roche se sont alors détachés sous la forme d'un énorme flux de débris. L'éboulement s'est arrêté juste avant le village. Début juillet 2023, les habitants ont pu réintégrer leurs maisons.

«Le plus difficile, c'est cette incertitude»

L'incertitude de devoir à nouveau quitter sa maison à tout moment pèse d'autant plus lourd. Comme le confie à Blick Elisabeth Arpagaus, 86 ans, infirmière retraitée: «Ce serait bien de savoir quand on va être évacué.» Elle ajoute: «Le plus difficile, c'est cette incertitude».

La veuve vit ici depuis bientôt 60 ans et depuis sa maison, elle a une vue directe sur les derniers éboulements. Elle n'a pas encore fait ses valises. «Je ne vais pas prendre autant de choses que la dernière fois», dit-elle, «juste le strict nécessaire». «En fait, on est bien ici», glisse-t-elle. Elisabeth Arpagaus est surtout inquiète pour l'avenir des familles avec enfants qui doivent supporter la situation. 

Des années que la commune avertit le Canton

En cas d'évacuation, Renato Liesch, 44 ans, retournera dans sa cabane de chasse. Mais cet employé des services des travaux publics n'en pense pas moins sur la situation. Il a un avis bien tranché, comme il l'explique à Blick: «Il y a des années déjà, le Canton a été averti par la commune au sujet de ces départs. Mais rien n'a été fait. Le fait que nous vivions sur ce territoire est tout simplement de la malchance.»

Le président de la commune, Daniel Albertin, a tenté de calmer les esprits lors de la réunion d'information de samedi. «Vous pouvez compter sur notre solidarité», a-t-il martelé. Il faisait référence à la construction d'une galerie qui devrait drainer la masse terrestre et ainsi réduire la pression sur les glissements de terrain. Mais le président de la commune a quand même dû essuyer de nombreuses critiques.

Des mesures montrent que la partie supérieure de l'éboulis se déplace depuis la deuxième moitié du mois de septembre à un rythme parfois supérieur à 30 centimètres par jour. Alors, que va-t-il se passer maintenant? «Pour le moment, le temps est sec et la montagne est calme. Mais nous surveillons la situation de très près», explique à Blick Christian Gartmann, de l'état-major de direction de la commune d'Albula. «Si cela s'avérait nécessaire, nous pourrions aussi déclencher une évacuation à court terme», conclut-il. 

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