«Nous voulons une politique climatique sociale», à savoir «des mesures qui permettent à toutes les personnes de travailler, se loger et vivre de manière écologique. Pour cela, il est nécessaire de transformer l'ensemble de l'économie», explique Thomas Bruchez, vice-président de la Jeunesse socialiste (JS) Suisse, cité dans un communiqué.
Le parti propose d'imposer les grosses successions ou donations. Un taux de 50% devrait s'appliquer, à ses yeux, aux pactoles de plus de 50 millions de francs. La franchise serait adaptée au renchérissement. Les recettes fiscales devront revenir pour deux tiers à la Confédération et un tiers aux cantons.
«Celles et ceux qui ont le plus profité de notre système»
Avec cette initiative, la JS veut aller «chercher l'argent chez celles et ceux qui ont le plus profité de notre système économique destructeur, le capitalisme», a expliqué son président Nicola Siegrist. Ces dernières années, «les fortunes des ultra-riches ont augmenté tout comme les températures affichées au thermomètre».
L'initiative vise «une transformation écologique de l'ensemble de l'économie». Elle entend notamment reforcer l'attention portée aux secteurs professionnels à faibles émissions, comme les soins, la construction de logements sociaux et écologiques ou encore le développement «massif» de la production locale d'énergie renouvelable
D'importants soutiens
L'initiative «pour une politique climatique sociale financée de manière juste fiscalement», aussi appelée initiative pour l'avenir, a été présentée à Berthoud (BE), un lieu symbolique: la rivière Emme s'est déjà asséchée en juin cette année, bien plus tôt que dans une année moyenne. C'est un symbole des canicules et des immenses feux de forêts qui ont frappé toute l'Europe cette année, rappelle la JS.
Le texte est soutenu par plusieurs pontes du parti national, comme les deux coprésidents du PS Cédric Wermuth (AG) et Mattea Meyer (ZH). Plusieurs parlementaires écologistes, à l'image de Léonore Porchet (VD), l'ont aussi signé.
Les initiants ont jusqu'au 16 février 2024 pour récolter les 100'000 paraphes nécessaires. Une initiative voulant introduire un impôt sur les successions au niveau national avait été balayée par 71% des Suisses, il y a sept ans. Si l'initiative aboutit, la campagne s'annonce rude. Dans un communiqué, les Jeunes PLR ont déjà annoncé qu'ils combattraient «avec véhémence» ce texte qui constitue à leurs yeux «une attaque frontale contre le modèle de réussite suisse».
(ATS)