Neuf morts dans un EMS à Giswil
«Ne pas voir un sourire est pire que de mourir du Covid»

Neuf résidents sont décédés du Covid dans une maison de retraite à Giswil (OW) en l’espace de trois semaines, un manque de précautions serait en cause. Les Freiheitstrychler se sont réunis devant l’établissement mercredi pour rendre hommage, et défendre leur position.
Publié: 28.10.2021 à 06:09 heures
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Dernière mise à jour: 28.10.2021 à 16:47 heures
Daniel Kiefer, le directeur de l’EMS, estime que le masque obligatoire était une «recommandation»
Photo: Beat Michel

En trois semaines, neuf personnes âgées sont mortes du Covid au sein de l’établissement «Dr Heimä» à Giswil (OW). Les accusations contre la maison de retraite sont graves. Comme le rapporte le «Luzerner Zeitung», l’obligation de porter un masque a été systématiquement ignorée. Déjà en été, la direction leur avait ordonné de ne pas porter de protection. Les civilistes avaient reçu la même instruction.

Dans le calme

Les Freiheitstrychler, qui s’époumonent habituellement contre les mesures Covid, se sont rassemblés mercredi devant l’établissement pour une cérémonie en hommage aux victimes de la pandémie. Ils n’ont pas hésité à utiliser la tragédie pour faire passer leur message: la mort fait partie de la vie – avec ou sans masque, pendant une pandémie ou non.

Après une prière et avant le dernier chant, les Freiheitstrychler ont déposé des bougies devant l’établissement, en mémoire des défunts, mais également comme signe de soutien au directeur et au personnel du foyer. Cyrill V.* regrette «Le fait que pendant deux des résidents ne voient pas le sourire des infirmières à cause des masques est bien pire pour moi que de tomber malade du Covid. Et puis la mort attend tous les individus.»

Une enquête en cours

La police voit les choses sous un autre œil. Elle a été impliquée après la série de décès dans la maison de retraite. «Sur la base des rapports, une enquête de police a été ouverte pour faire toute la lumière sur ces allégations», indique le parquet. Il s’agit d’un délit poursuivit d’office.

Hier, la direction du foyer en question a répondu aux questions lors d’une conférence de presse. Albert Sigrist, président du conseil d’administration, a déploré: «Il y a eu de nombreux décès au cours des dix derniers jours, ce qui est très tragique d’un point de vue humain. C’est une situation incroyablement stressante pour le personnel et les résidents.»

Le masque a été perçu comme une «recommandation»

L’obligation de porter le masque a été perçue «comme une recommandation», s’est défendu Daniel Kiefer, le directeur général. Selon lui, d’autres maisons de retraite de la région auraient également profité de cette supposée «marge de manœuvre». Seulement voilà, dans le canton d’Obwald, le masque dans les EMS a toujours été obligatoire.

Il confirme également que certains membres du personnel ont continué à travailler malgré un test positif. S’ils ne présentaient aucun symptôme, il ne leur a pas été demandé de se confiner. Ils n’auraient eu que des contacts avec les résidents positifs ou guéris.

Malgré les accusations graves, le président du conseil de fondation et élu UDC Albert Sigrist estime que l’EMS n’a pas commis d’erreur et ne doit pas d’excuse. «Nous ne croyons pas à un lien irréfutable entre le masque et les épidémies. C’est pourquoi il n’y a rien à regretter. Dès que nous avons constaté que la situation devenait critique, nous les avons immédiatement remis.»

Jessica Chautems (adaptation)

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