Plus de 9 millions de personnes vivent en Suisse. Un peu plus d'une personne sur cinq a déjà atteint l'âge de la retraite. Plus de 1,7 million de personnes ont 65 ans et plus dans le pays. La tendance est à la hausse. Beaucoup d'entre elles travaillent au-delà de l'âge de la retraite. A 70 ans, un septième des seniors exerce encore une activité rémunérée.
Compte tenu de l'évolution démographique et de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, la Confédération souhaite maintenir les gens plus longtemps dans la vie active. Pour ce faire, elle a mis en place une incitation en assouplissant davantage l'âge de la retraite. Celui qui repousse le versement de l'AVS au-delà de l'âge de référence reçoit une rente plus élevée de 5,2 à 31,5% selon la durée de l'ajournement.
Depuis le début de l'année, des rentes partielles entre 20 et 80% sont également accessibles. On peut donc continuer à travailler à 50% et ne percevoir temporairement qu'une demi-rente. Cela facilite le passage de la vie active à la retraite. Il est toutefois possible de ne plus payer de cotisations AVS sur une franchise de 1400 francs par mois.
Moins d'impôt fédéral pour les personnes actives
Le conseiller national de l'Union démocratique du centre (UDC) Lars Guggisberg souhaite en outre renforcer l'incitation à continuer de travailler. Le revenu du travail réalisé à l'âge de l'AVS doit être exonéré de l'impôt fédéral direct.
Il souligne que seul le revenu de l'activité professionnelle doit en bénéficier, et non les rentes. «On crée ainsi une incitation pour que les collaborateurs continuent à travailler à l'âge de la retraite», explique le Bernois. Il estime qu'il s'agit d'une mesure contre la pénurie de main-d'œuvre qualifiée.
«Aujourd'hui déjà, de nombreuses personnes souhaitent continuer à exercer une activité professionnelle après avoir atteint l'âge de la retraite», est-il convaincu. Sa proposition permettrait également de soulager les personnes qui continuent à travailler à un taux d'occupation réduit.
L'économie en profite
Lars Guggisberg y voit de nombreux avantages. Les retraités pourraient ainsi, en plus d'entretenir des contacts sociaux, améliorer leur revenu. L'économie en profiterait également. «Les collaborateurs plus jeunes et plus âgés peuvent profiter plus longtemps les uns des autres de leurs connaissances et expériences mutuelles.»
L'élu UDC ne pense pas que la Confédération perde beaucoup d'argent avec l'exonération fiscale. Avec la 13e rente AVS, la Confédération générera à nouveau de nouvelles recettes fiscales.
«En fin de compte, il devrait en résulter une baisse des recettes supportable, voire nulle, selon Lars Guggisberg. De plus, une telle réglementation permettrait dans l'un ou l'autre cas d'éviter des prestations complémentaires.» En revanche, les cantons et les communes n'ont pas à s'inquiéter, ils continueront à recevoir leur part d'impôt.