Même pour les cadres, ça se corse
La recherche d'emploi est un calvaire pour les plus de 50 ans

Davantage de licenciements mais aussi davantage d'embauches ont marqué le marché du travail en 2024. Les travailleurs âgés ont dû chercher un nouvel emploi pendant plus longtemps après leur licenciement et ont souvent dû accepter des pertes de salaire.
Publié: 16:57 heures
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En 2024, le marché du travail suisse a connu de nombreux mouvements. Les licenciements et les embauches ont augmenté.
Photo: Getty Images
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Gabriel Knupfer

Pendant des années, les entreprises suisses ont cherché désespérément du personnel qualifié. Mais cette époque est révolue: l'année 2024 a été marquée par de nombreuses mesures de réduction des effectifs et de violentes vagues de licenciements. C'est ce que montre le baromètre du marché du travail 2025 de la société d'outplacement von Rundstedt.

Une entreprise d'outplacement s'occupe du repositionnement professionnel de spécialistes et de cadres licenciés et a donc une bonne vue d'ensemble des évolutions sur le marché du travail. Blick vous présente les principales conclusions de son rapport.

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Licenciements dans tous les secteurs

«L'augmentation des licenciements peut être observée dans toutes les branches et toutes les fonctions», constate von Rundstedt dans son rapport. Ce qui est particulièrement frappant, c'est que si plus de la moitié des licenciements ont continué à concerner l'industrie pharmaceutique et l'industrie financière, on constate que même dans des secteurs jusqu'ici protégés, comme celui de l'informatique, les licenciements ont aussi considérablement augmenté.

Cela montre qu'il y a actuellement beaucoup de mouvement dans l'environnement numérique de l'informatique et de la haute technologie. Par exemple, l'entreprise Aveniq, dans le canton d'Argovie, a annoncé la semaine dernière le licenciement de 40 collaborateurs.

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Davantage d'embauches

Fait réjouissant cependant: l'année dernière, les embauches ont, elles aussi, globalement augmenté. «Pour la première fois depuis la pandémie, le marché du travail semble retrouver un certain équilibre», déclare Pascal Scheiwiller, CEO de von Rundstedt.

Conséquence: de nombreux travailleurs, surtout les plus jeunes, retrouvent un emploi après avoir démissionné. Ainsi, la durée moyenne de recherche chez les demandeurs d'emploi est passée de 6,1 à 6,0 mois. C'est aussi pour cette raison que le taux de chômage en Suisse reste bas, à 2,8 % (taux de décembre 2024), même s'il est supérieur de 0,5% à celui enregistré un an plus tôt.

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Les seniors ont la vie dure

Mais le constat le plus maussade de ce rapport, c'est que tout le monde ne profite pas de ce nouvel équilibre du marché du travail. Pour les travailleurs de plus de 50 ans, la durée de recherche est en effet passée de 6,6 mois en 2023 à 7,4 mois désormais.

«Les travailleurs âgés de plus de 50 ans ont à nouveau plus de mal à trouver un emploi que les années précédentes», explique Pascal Scheiwiler. «Et cela se répercute également sur les salaires.» Selon von Rundstedt, les plus de 50 ans ont perdu en moyenne 14% de leur salaire après un licenciement. A titre de comparaison, le salaire des 40-50 ans est resté le même et les 30-40 ans ont même gagné 5% de salaire en plus.

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