En 2025, le marché suisse du logement sera marqué par une pénurie et une forte demande. Le manque d'habitations se fera sentir en particulier dans les villes où le taux de vacance est nettement inférieur à 1%. Mais dans le reste de la Suisse aussi, les logements se font de plus en plus rares, et cette situation d'urgence ne pourra pas être évitée au cours de la nouvelle année.
La raison: depuis plusieurs années, la construction de nouveaux logements ne suit pas la croissance démographique. Une lueur d'espoir est cependant en vue, puisque l'activité de construction reprend. «Au cours des douze derniers mois, environ 50'000 demandes de permis de construire pour de nouvelles habitations ont été déposées», confirme Claudio Saputelli, responsable de l'immobilier à UBS. C'est le chiffre le plus élevé depuis quatre ans.
Détente seulement en 2026
Mais cette tendance positive ne se répercutera que timidement sur le marché du logement. «En 2025, cela n'apportera pas encore de détente», explique Claudio Saputelli. En effet, la du processus d'autorisation est longue et a augmenté d'environ 25% par rapport à la dernière décennie. La pression réglementaire accrue freine également la reprise dans la construction.
C'est pourquoi le taux de vacance devrait continuer à baisser en 2025, passant de 1,1% à 1%. «Ce n'est qu'à partir de 2026 que l'augmentation de l'activité de construction entraînera à nouveau une augmentation du nombre de logements», explique Claudio Saputelli.
Les loyers proposés – c'est-à-dire les loyers des logements mis en vente – continueront donc d'augmenter au cours de la nouvelle année. UBS, la ZKB et la Raiffeisen prévoient une augmentation des loyers d'au moins 3%.
Deux tiers des locataires concernés par une baisse
La situation est différente pour les loyers existants. Les locataires dont le bail se poursuit peuvent s'attendre à une baisse de leurs charges locatives mensuelles en 2025. Selon les prévisions des instituts financiers, le taux d'intérêt de référence déterminant à cet égard baissera à 1,5% en mars.
Cela signifie que les locataires dont le bail est basé sur le taux de référence actuel peuvent demander une baisse de loyer. «Selon notre analyse, cela concerne environ deux tiers des locataires», explique Ursina Kubli, responsable de la recherche immobilière à la Banque cantonale de Zurich.
Selon Raiffeisen, une deuxième baisse du taux d'intérêt de référence est même envisageable d'ici la fin de l'année. La condition pour cela est que la Banque nationale réduise les taux directeurs à zéro en 2025. C'est exactement ce que les experts du secteur attendent dans le contexte économique actuel, et même davantage. L'économiste Adriel Jost déclare: «Au vu de la politique monétaire de ces dernières années, je considère – malheureusement – que la réintroduction de taux d'intérêt négatifs est un scénario très réaliste.»