Télévision, lave-vaisselle, réfrigérateur ou machine à laver... Tout foyer qui se respecte sait que les appareils électroménagers coûtent un bras en termes d'énergie. Et en la matière, la Commission fédérale de l'électricité (Elcom) lèvera la semaine prochaine le voile sur les prix de l'électricité qui seront appliqués en 2024.
Certains fournisseurs d'énergie ont toutefois d'ores déjà tué tout suspens possible, en dévoilant leurs nouveaux tarifs. Et mauvaise nouvelle: le prix de l'électricité prendra l'ascenseur en 2024.
Dans le canton de Zurich, la hausse est considérable: un ménage de trois personnes devra débourser 264 francs de plus l'année prochaine. Dans certains cantons, la hausse ira même jusqu'à 26%!
Face à l'augmentation stratosphérique du prix de l'énergie – combiné à la hausse des loyers et des primes d'assurance maladie –, le bon sens voudrait donc que les ménages entament une cure d'austérité «énergétique».
Et pourtant...
Les produits permettant d'économiser de l'électricité sont boudés
En Suisse, la population n'a visiblement ni l'envie, ni l'intention de faire des économies sur l'électricité: «Les produits permettant d'économiser l'énergie ou d'être autosuffisant prennent la poussière dans nos entrepôts», confesse ainsi le site d'e-commerce Digitec Galaxus, filiale du groupe Migros.
Alors que les ventes de panneaux solaires avaient littéralement explosé l'année dernière, elles reculent à nouveau en 2023. De même, les groupes électrogènes se retrouvent beaucoup moins souvent dans le panier des clientes et des clients qu'il y a encore un an.
La demande en bois de chauffage a elle aussi fait une chute vertigineuse cette année. Seules les demandes pour des accessoires permettant de produire de l'énergie solaire ont connu une augmentation, bien que légère, en 2023.
Pourtant, le contexte lié à l'électricité n'a guère changé depuis un an, explique Daniel Portmann, directeur adjoint de l'entreprise de conseil en énergie Oekowatt: l'an passé, la Confédération avait en effet lancé une vaste campagne visant à économiser l'électricité, craignant de se retrouver à sec pendant l'hiver suite à la guerre en Ukraine. Certes, la banqueroute énergétique n'a pas eu lieu, mais le danger n'est pas écarté.
«L'électricité est encore trop bon marché» pour qu'on s'en soucie
Selon Daniel Portmann, tout est une question de priorité: «Certaines choses semblent actuellement plus importantes pour les Suisses. En ce moment, les gens ne font attention qu'à l'actualité liée aux catastrophes naturelles», poursuit-il pour Blick.
Pour l'instant, la hausse prévue des prix de l'énergie ne semble donc secouer personne: «L'électricité est encore trop bon marché pour que les gens s'en soucient vraiment», explique Daniel Portmann.
Mais ce dernier propose une solution susceptible de provoquer un vrai déclic chez le consommateur: fixer des prix qui intègreraient les conséquences de l'électricité sur l'environnement. Et de conclure que si la Confédération veut atteindre ses objectifs en matière d'économie d'énergie, la population se doit d'être impliquée.