Enfin! Après deux ans de crise, le Conseil fédéral a décidé de la levée de presque toutes les mesures ce mercredi après-midi. Mais le Covid appartient-il dès lors directement à l’histoire? Pas vraiment. Le coronavirus et la maladie qu’il provoque vont encore occuper pendant quelque temps les politiques et la société.
Pour la Task force Covid, dont la dissolution a été annoncée pour le 31 mars, le travail n'est pas encore terminé. L’objectif est désormais de limiter au maximum les effets du virus dans la société, particulièrement ses formes graves, explique-t-il dans un communiqué. Le groupe de travail a déposé ses devoirs sur la table du Conseil fédéral. Et selon les experts, la liste des mesures à prendre est longue.
La vaccination obligatoire pas écartée
Premier élément de controverse: la vaccination obligatoire. Pour la Task force, les discussions autour de celle-ci ne sont pas terminées. Bien que 67% de la population soit déjà vaccinée (environ 41% a reçu la dose de rappel), une nouvelle campagne de vaccination pourrait être nécessaire, estime le groupe scientifique. Et cela pour deux raisons: la diminution de la protection provoquée par le vaccin avec le passage du temps, et surtout, la crainte de l’apparition spontanée d’un nouveau variant.
La Task force ne veut plus se retrouver dans une situation où le système hospitalier serait à nouveau mis sous une pression intense. Elle désire aussi protéger plus facilement les personnes à risque dans le futur. Selon elle, «une discussion importante» devrait avoir lieu dans les mois à venir, et concerner «la question d’une éventuelle obligation vaccinale».
Port du masque et tests pas terminés
Si l’on en croit la Task force, il faudra en outre continuer à miser sur les masques à l’avenir. La distanciation sociale et le port du masque obligatoire en intérieur pourraient rester en vigueur, notamment pendant les vagues saisonnières en hiver. L’organisation de grands rassemblements, non recommandée par les experts, pourrait rester soumise à condition. L’installation de capteurs de CO2 pour surveiller la qualité de l’air devrait être discutée.
Autre point important: les capacités de test. «Une fois la vague actuelle d’Omicron terminée, il sera important de continuer à tester certains groupes de population et de régler la prise en charge des coûts», écrit la Task force. Elle pense notamment aux personnes vulnérables et aux personnes présentant des symptômes de Covid en contact avec des personnes à risque.
Les experts recommandent de maintenir les capacités des laboratoires pour les tests PCR à grande échelle, dans les mois à venir. Il faudrait en outre un plan pour les centres de test afin de se montrer capables les redémarrer rapidement, si besoin est.
«Surveillance immunologique»
Enfin, les experts estiment que la collecte de données autour du Covid-19 doit être améliorée. La Task force propose un «programme de surveillance immunologique», dans le cadre duquel l’évolution de la protection immunitaire de la population serait surveillée. Celui-ci pourrait aider les autorités à déterminer le moment opportun pour un potentiel deuxième rappel de vaccin et agirait comme un système d’alerte précoce en cas de nouvelle augmentation des cas.
Le groupe d’experts ne se limite pas à des recommandations dans le domaine de la santé, mais évoque aussi l’économie ou la communication. Il propose de créer un groupe de travail chargé d’examiner comment les différentes mesures de rigueur ont fonctionné, afin de pouvoir procéder au mieux en cas de nouvelle urgence. Pour la Task force, la Confédération devrait aussi développer une stratégie sur la manière dont elle souhaite communiquer en cas de nouvelle crise.
(Adaptation par Alexandre Cudré)