Bientôt un «freedom day» en Suisse? Depuis le pic de la pandémie il y a trois semaines, le nombre de cas de Covid-19 ne cesse de baisser. La situation au sein des hôpitaux s’est détendue. Le nombre de patients Covid dans les unités de soins intensifs en Suisse est passé sous la barre des 200.
Tout semble l’indiquer: le ministre de la Santé, Alain Berset, devrait annoncer mercredi la levée de presque toutes les mesures de lutte contre le coronavirus. «Une grande étape de réouverture est attendue», souffle-t-on dans les couloirs du Palais fédéral.
Après consultation auprès des cantons, les dés sont lancés. La première variante proposée par le Conseil fédéral, la plus généreuse, devrait être mise en œuvre. Alain Berset compte non seulement supprimer l’obligation de présenter un certificat Covid valide au restaurant, au fitness et dans les musées, mais aussi lever les restrictions lors des événements privés, et ce dès le 17 février.
Selon nos informations, le ministre de la Santé ne rencontre guère de résistance au sein du Conseil fédéral. La Suisse pourrait bien faire un grand pas en direction du retour à la normalité.
L’obligation du masque doit rester partielle
Il ne restera donc plus que la question du masque. Plusieurs signes semblent indiquer que le Conseil fédéral misera sur la prudence. L’obligation du port du masque dans les transports publics et les établissements de soins devrait rester en vigueur, du moins pour le moment. Lors de la consultation, 21 cantons se sont prononcés en faveur du maintien du masque dans les transports publics.
En revanche, il ne sera plus obligatoire sur le lieu de travail et dans les magasins. Il en va de même lors de manifestations et dans les écoles. Selon nos informations, Alain Berset compte redonner aux cantons le pouvoir de décision à ce niveau. Jusqu’où le Conseil fédéral ira-t-il concrètement? Cela reste incertain.
Par égard pour les personnes à risques, l’obligation du port de masque pourrait être maintenue dans certains secteurs. «Nous ne devons pas faire table rase tout de suite», glisse-t-on du côté bourgeois.
Ce qui est certain toutefois, c’est que la vaccination et les tests – surtout en cas de symptômes – restent à l’ordre du jour. Les mesures d’isolement de cinq jours sont également maintenues.
Le retour complet à la normalité devrait se dessiner à la fin mars, lorsque le statut de «situation exceptionnelle» sera levé, selon CH Media. Une éventuelle prolongation au niveau fédéral de l’obligation du port du masque serait alors réglée par l’ordonnance sur les épidémies.
«Des relâchements envisageables»
Le médecin cantonal en chef, Rudolf Hauri, estime que se diriger vers un assouplissement des mesures sanitaires est défendable. «L’évolution du nombre de cas et d’hospitalisations est encourageante. C’est pourquoi des relâchements sont désormais envisageables, y compris d’un point de vue épidémiologique», explique-t-il à Blick. De nombreuses mesures, comme l’obligation du certificat Covid, n’ont plus guère de sens, estime l’expert.
Rudolf Hauri prédit que ces assouplissements provoqueront une augmentation des chiffres, mais «il ne faut plus s’attendre à une surcharge des hôpitaux. Dans une perspective globale, il est donc temps de s’éloigner des mesures collectives et de miser davantage sur des mesures individuelles et volontaires.»
Mais le médecin ne prône pas la levée complète de toutes les mesures: «Le port du masque continue de faire sens lorsque l’on est ensemble pendant une longue période dans des espaces restreints. Dans les transports publics, par exemple, l’obligation de porter un masque devrait encore être maintenue.»
En revanche, dans les magasins ou lors de manifestations en plein air ou dans de grands espaces, le masque perd son intérêt. Les maisons de retraite et les établissements de santé devraient pouvoir décider eux-mêmes de l’obligation du masque, estime-t-il: «Ils sont les mieux placés pour évaluer la situation sur place.»
(Adaptation par Jessica Chautems)