Magdalena Martullo-Blocher prouve une nouvelle fois qu’elle n’a pas peur de bousculer avec ses prises de position. Après ses déclarations à Blick sur le nucléaire la semaine dernière, la conseillère nationale UDC s’en prend maintenant au projet de l’Union européenne d’abandonner l’utilisation de voitures fonctionnant avec des moteurs à combustion.
Dans le journal allemand «Handelsbatt», la directrice d’EMS-Chimie n’hésite pas à qualifier cette idée d'«énorme erreur». «Politiquement, j’ai toujours été contre la mobilité électrique, car l’électricité utilisée est à nouveau produite par des énergies fossiles», explique-t-elle.
Ses propos sur le nucléaire ont, sans surprise, rencontré beaucoup de résistance et beaucoup ont rejeté ses propositions. Mais il en faut davantage pour déstabiliser la fille de Christoph Blocher qui est habituée depuis longtemps à l’adversité. Elle ne mâche pas ses mots lorsqu’elle fait l’analogie à la presse allemande entre l’industrie automobile du pays et un cimetière économique.
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L’industrie automobile allemande sur la touche
«L’industrie automobile allemande, en ne se défendant pas ou en ne coopérant pas avec la Commission européenne, se met complètement hors-jeu sur le plan politique», affirme Magdalena Martullo-Blocher.
L’électromobilité n’est pas encore compétitive sans les interdictions et les exigences. La cheffe d’entreprise est donc convaincue que l’Union européenne, qui veut interdire le recours aux voitures à combustion à partir de 2035, nuit à l’industrie avec des règlements trop stricts.
«Je ne comprends pas pourquoi l’industrie automobile allemande ne se bat pas davantage contre des mesures aussi drastiques», s’étonne la conseillère nationale UDC.
La fin de la voiture à essence
Ces déclarations interviennent quelques semaines seulement après que l’annonce du plan de la Commission européenne pour le climat. Le but annoncé est de s’engager pleinement dans l’alternative électrique. Les voitures à essence, diésel mais aussi les modèles hybrides sont ainsi appelés à disparaître. Le but est de réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre.
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Indépendamment des réglementations locales en matière d’émissions, cela sonnerait le glas des voitures à essence et diesel aussi en Suisse, même si le pays n’est pas membre de l’UE. En effet, les gammes de modèles dans l’UE et en Suisse sont largement identiques.
La proposition de la Commission européenne fait partie du programme «Fit for 55», qui comprend douze projets de loi. Avec ce programme, l’UE souhaite réduire ses émissions de CO2 d’au moins 55% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. À partir de 2050, l’ensemble des pays de l’Union devraient être totalement neutres sur le plan climatique. Dans le domaine de la mobilité individuelle, l’UE prévoit de mettre en circulation 30 millions de voitures sans émissions de carbone d’ici 2030. (ise)