C’est désormais chose faite. Les chefs de partis ont présenté vendredi le comité du Oui pour la campagne de référendum sur la loi Covid. Leur organisation semblait jusqu’alors laisser à désirer, les opposants au projet — parfois très bruyants — ayant eu le champ démocratique et médiatique libre durant des semaines.
Le président du Centre, Gerhard Pfister, a rejeté la critique du démarrage tardif dans une interview accordée aux journaux de Tamedia: «La formation de l’opinion est déjà très avancée au sujet de ce vote, ce qui est inhabituel. Notre campagne devra en tenir compte.»
Un début de campagne confus
Son collègue de parti, Lorenz Hess, avait déjà annoncé la formation d’un comité interpartis en septembre. «Il était temps», déclarait alors le Bernois. Pour autant, l’ambiance au sein des rangs des partisans de la loi n’est pas au beau fixe.
«Les chefs de parti ont décidé de lancer leur comité. Nous en prenons note», avait-il commenté sur un ton peu chaleureux. «Comme je ne fais pas partie du nouveau comité, je ne peux donner aucune information sur la suite de la procédure», avait-il ajouté de manière sèche. Un ton surprenant pour un camp qui aurait pu et du se montrer uni. Un début de campagne réussi se présente différemment.
Peu de soutien financier jusqu’à présent
«Aucun parti n’est mis en avant dans cette campagne référendaire, explique le président du PLR Thierry Burkart. Nous nous répartissons les tâches.» Chaque parti doit mobiliser ses votants. Les Libéraux-radicaux ont prévu d’être présents principalement en ligne et sur les réseaux sociaux. Les Verts ont prévu une campagne conventionnelle en Suisse romande et le PS de même en Suisse alémanique.
Thierry Burkart ne cherche pas à dissimuler le fait que la campagne n’ait pas embrayé sur les chapeaux de roues. Ni les associations patronales ni les syndicats ne soutiennent financièrement la campagne. «Nous espérons que cela change au cours de la campagne», commente le nouveau président du PLR, diplomate.
L’UDC travaille ouvertement avec «Mass-Voll»
De l’autre côté, la campagne bat déjà son plein, pour ne pas dire à toute vitesse. Vendredi, l’UDC a sorti l’artillerie lexicale lourde, avertissant que les non-vaccinés seraient «ghettoïsés» en cas d’acceptation de la loi.
L'élan provient notamment des Jeunes UDC. «Nous travaillons avec des groupes tels que «Mass-Voll» ou l'«Alliance d’action des cantons primitifs» («Aktionsbündnis Urkantone», surtout présent en Suisse centrale, ndlr), témoigne David Trachsel, président de la section jeunes du parti. Cela fonctionne bien. Nos campagnes sont coordonnées.»
Les premiers résultats des sondages commencent à tomber. Une première enquête de Tamedia indique la défaite du référendum. Les opposants seraient loin derrière.
«Les sondages ne m’inquiètent pas», balaie David Trachsel. «Avant le vote de juin dernier, explique-t-il en faisant référence à la votation sur la première loi Covid, presque personne ne pensait que nous obtiendrions 30%. Au final, nous avons fait 40%.»