La loi Covid-19 (certificat, cas de rigueur, assurance chômage, accueil extra-familial pour enfants, acteurs culturels, manifestations) bénéficie actuellement d’un soutien clair, dont le niveau est comparable à celui obtenu lors de la dernière votation sur le même sujet le 13 juin dernier, peut-on lire dans le premier sondage 20 Minuten/Tamedia jeudi.
La loi est soutenue par une nette majorité (63% disent oui et 35% non). Les hommes sont plus favorables au projet de loi que les femmes.
A l’exception des partisans de l’UDC, ceux de tous les partis sont favorables au projet de loi. L’enquête montre donc un net clivage entre l’électorat de l’UDC et celui des autres formations politiques.
Une loi essentielle «pour survivre à l'hiver»
Sinon, la loi Covid trouve des majorités partout, même si la tranche d’âge la plus jeune est la plus critique. Le soutien est plus faible à la campagne qu’en ville.
Si l’on regarde les arguments, près de la moitié des partisans disent que la loi est essentielle pour survivre à l’hiver, sans doute lié à une hausse des cas de Covid. Un quart affirme que la loi et le certificat empêcheront de nouvelles fermetures.
Du côté des opposants, la majorité d’entre eux rejette la loi Covid-19 parce qu’elle discrimine les personnes non vaccinées et les exclut de la vie publique, ce qui crée des tensions dans la société.
Un large soutien pour l'initiative des soins infirmiers
Concernant l’initiative populaire «Pour des soins infirmiers forts (initiative sur les soins infirmiers)», même si le pourcentage est «exceptionnellement haut», la forte proportion de réponses «plutôt oui» suggère que le processus de formation de l’opinion n’est pas très avancé. Sans oublier que les taux d’approbation des initiatives diminuent généralement au cours de la campagne.
Tandis que 82% auraient voté en faveur de la proposition, 11% l’auraient rejetée et 7% n’ont pas encore indiqué leurs intentions de vote.
Actuellement, la proposition bénéficie du soutien de tous les partis politiques, toutefois plus marqué à gauche. Cependant, le niveau important de soutien parmi les électeurs du centre et de droite est également frappant. En outre, l’enquête ne montre pratiquement aucune différence entre l’électorat urbain et rural.
L’argument le plus fréquemment cité par les partisans est que la pandémie a mis à mal le personnel soignant. Le secteur des soins a besoin d’améliorations rapides pour garantir la qualité du système de santé.
Parmi les opposants, on pense que d’autres secteurs professionnels souffrent également d’une pénurie de travailleurs qualifiés. Et que le contre-projet du Parlement qui prévoit un renforcement de la formation résoudrait le problème plus rapidement.
Le tirage au sort des juges divise
Les Suisses vont encore se prononcer sur l’initiative populaire «Désignation des juges fédéraux par tirage au sort (initiative sur la justice)». Avec cette proposition, les plus hauts juges de Suisse ne seraient plus élus par les partis, mais filtrés par un comité d’experts puis tirés au sort.
Actuellement, 48% voteraient en faveur et 33% contre. Cependant, le texte semble être peu connu: la proportion d’électeurs indécis, un sur cinq, est très élevée, selon les personnes qui ont réalisé le sondage.
La proposition n’est soutenue que par les sympathisants des partis de gauche et des Vert’libéraux. Les opposants se trouvent principalement dans le camp du centre-droit.
Parmi les personnes favorables à l’initiative, un peu moins des deux tiers d’entre eux déclarent que les juges devraient être indépendants des partis politiques. Et environ un quart sont d’avis que le Tribunal fédéral et le Parlement sont trop interdépendants, «ce qui devrait changer».
Les opposants au projet de loi estiment pour leur part que la procédure de tirage au sort ne permettrait pas d’élire les personnes les plus capables – ce qui affaiblirait la confiance dans le système judiciaire.
L’enquête se base sur 15’374 réponses, dont 12’351 en Suisse alémanique, 2683 de Suisse romande et 340 du Tessin. La marge d’erreur est de 1,2%.
(ATS)