Livre de «secrets» à Fribourg
Deux élus socialistes veulent une enquête contre Georges Godel

Le livre d'entretiens avec l'ancien conseiller d'état Georges Godel n'en finit pas d'agiter le landerneau politique fribourgeois. Deux élus PS demandent au gouvernement actuel d'étudier l'ouverture d'une enquête au Ministère public pour violation du secret de fonction.
Publié: 28.01.2022 à 13:35 heures
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Dernière mise à jour: 28.01.2022 à 15:45 heures
Deux élu socialistes veulent savoir si le Ministère public a prévu de s'emparer de la question d'une éventuelle violation de fonction de la part de Georges Godel.
Photo: Keystone

C'est un «pavé» de près de 400 pages qui fait décidément trembler la vie politique fribourgeoise, peu habituée à tant de fracas. «Secrets et confidences d’un président», l’ouvrage réalisé par le journaliste Jean-Marc Angéloz sur la base de 44 entretiens pendant quatre ans — jusqu’en octobre dernier — avec l’ancien ministre des Finances Georges Godel, fait son chemin jusqu'au Grand Conseil.

Après le communiqué mercredi du gouvernement actuel, «interpellé et déçu par le contenu de ce recueil», deux députés veulent des clarifications, a appris Blick. Les socialistes Grégoire Kubski et Élias Moussa ont soumis une batterie de questions auxquelles devra répondre le Conseil d'État.

Dénonciation au Ministère public?

«L’ancien directeur des Finances livre moult révélations et informations qui ne devaient vraisemblablement pas être divulguées au public, écrivent les députés. Il semble avoir pris très à la légère son secret de fonction et le principe de collégialité, tout en méprisant ses devoirs quand bien même il occupait une place au sommet de l’Etat fribourgeois, au sein d’une autorité collégiale.»

Concrètement, bien plus que la «réponse molle» que constitue le communiqué du Conseil d’État actuel, Grégoire Kubski et Élias Moussa veulent savoir si le Ministère public a prévu de s’emparer de la question d’une éventuelle violation du secret de fonction de la part de l’ancien grand argentier.

Ils s’interrogent aussi sur «le bien-fondé de maintenir Georges Godel dans les conseils d’administration d’entreprises étatistes les plus importantes du canton». Entendez par là les Transports publics fribourgeois et Banque cantonale de Fribourg, deux des «quatre piliers» de l’économie fribourgeoise. L’ancien ministre du Centre avait aussi siégé au conseil d’administration de Groupe E entre 2011 et 2018. Et mettent en cause la chancelière (représentante du Centre) Danielle Gagnaux-Morel, qui était au courant de la démarche de son collègue de parti.

«J’assume à 200%»

L’ouvrage paru ce mois aux Éditions Cliodoc promet «une plongée au plus haut niveau du pouvoir fribourgeois», et il ne ment pas: l’ancien élu du Centre distribue les bons points et les «punchlines», égratignant notamment l’ancienne ministre écologiste Marie Garnier (qui avait démissionné), les syndicats mais aussi Anne-Claude Demierre, conseillère d’État socialiste qui a été la collègue du Glânois dans le dernier gouvernement cantonal, pour sa gestion de l’Hôpital fribourgeois.

Interrogé par «La Liberté», Georges Godel avait dit «assumer à 200%» le projet, baptisé «Opération Dalida» du nom donné à l’époque par l’agriculteur d’Écublens (FR) à l’une de ses vaches. «J’ai pris un risque, parce que je ne savais pas si les projets dont je parlais dans le livre allaient réussir ou pas. Mais tous ces projets que j’ai menés au nom du gouvernement ont heureusement abouti», a relevé l’ancien député de ce qui s’appelait alors le PDC au Grand Conseil (1986 – 2006).

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