L'hôte de l'Américaine violée témoigne
«Après les faits, la famille est restée dans son appartement»

Une quadragénaire américaine, en visite à Genève avec sa famille, aurait été frappée et violée en pleine Vieille-Ville de Genève, le 25 février dernier. Le réceptionniste en chef de l'hôtel dans lequel elle logeait livre son témoignage à Blick.
Publié: 11.03.2024 à 17:23 heures
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Dernière mise à jour: 11.03.2024 à 20:51 heures
Le prénom de Paul, le réceptionniste en chef de l'établissement vers lequel s'est déroulé le fait divers, a été modifié à sa demande.
Photo: DR
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Paul*, le responsable de réception d’un hôtel et Airbnb situé au cœur de la Vieille-Ville genevoise, ne cache pas son émotion face au viol qu’a subi une cliente de son établissement, il y a environ deux semaines. «C’est assez particulier, effectivement. C’est un choc. On n’a pas l’habitude, de [faire face à] ce genre de choses», confie-t-il à Blick, ce lundi 11 mars.

L’affaire a ému et alarmé tout le quartier de la Rôtisserie, au cœur de la Cité de Calvin. Pour mémoire, une quadragénaire américaine, en visite en Suisse avec son mari et ses enfants, aurait été violée et frappée par un homme près de son Airbnb, non loin de Confédération Centre. Les faits se seraient déroulés le dimanche 25 février vers 1h30 du matin, selon des informations dévoilées le 10 mars par la «Tribune de Genève». Une enquête a été ouverte par le Ministère public et un suspect — présumé innocent — a été interpellé.

Blick a trouvé l’Airbnb, qui fait aussi office d’hôtel classique, où séjournaient la victime et ses proches. Paul, le réceptionniste en chef, a accepté de nous parler de la nuit des faits, sous couvert d’anonymat.

Séjour écourté

Située au sixième étage d’un immeuble niché vers la rue de la Rôtisserie, la réception de l’établissement est librement accessible, jusqu’à 18 heures. Lorsque nous arrivons sur les lieux, une jeune femme nous prie de patienter, le temps qu’elle appelle son responsable.

Paul, originaire du Luxembourg, travaille dans l’établissement depuis deux ans. Il commence par confirmer que la famille est venue des États-Unis, et devait séjourner dans ces murs pendant trois nuits au total. «Dans la nuit du dimanche au lundi, la dame s’est malheureusement fait agresser, glisse-t-il. Ces clients ont donc voulu partir plus tôt [que prévu] de l’hébergement. Ce qui est compréhensible, après une expérience comme ça…»

L'établissement a fourni les enregistrements des caméras de surveillance de la nuit du 25 février à la police. Ici, un aperçu de leurs angles de prise de vue.
Photo: DR

L’appartement loué par la famille est situé juste en face de la réception, d’après notre interlocuteur. «Il n’y avait personne sur place, parmi nos employés, au moment des faits. Tous [les visiteurs] ont des accès [à leur logement] indépendants de la réception». Paul pense aussi qu’il est peu probable, selon les informations dont il dispose, que ses autres hôtes, présents lors de cette nuit du 25 février, aient vu ou entendu quoi que ce soit.

«Ils n’ont pas fait de drame»

D’autres clients, justement, ont-ils pris peur, à la suite des événements, et plié bagage plus tôt que prévu? «Non, non», nous assure l’hôtelier. «Après les faits, [la famille] est surtout restée dans son appartement. Ils n’ont pas fait de drame à la réception.»

Est-ce qu’il s’inquiète pour la réputation de son quartier, qui abrite magasins luxueux et restaurants, mais qui peut aussi s’avérer malfamé la nuit, de toute évidence? «Vous savez, Genève, ç’a pas mal changé, ces dernières années, rétorque le jeune homme. Je lis de plus en plus d’articles sur des agressions.»

Il pointe du doigt deux boîtes de nuit, bien connues à Genève, qui se trouvent non loin de son établissement: «Les gens boivent de grosses quantités d’alcool. Ils sortent [des clubs] intoxiqués. Et, après, malheureusement, la mauvaise nature de l’humain fait le reste…» À ce stade, impossible de savoir si l’agresseur, qui aurait proposé de la cocaïne à sa victime (ce qu’elle aurait refusé) avant de la violer, était ivre ou sortait d’un club au moment des faits.

Pas dans le bâtiment

La «Tribune de Genève», qui a révélé l’information, ne précise pas où aurait eu lieu l’agression. Directement dans l’immeuble de l’hôtel? Dans la rue? Dans le véhicule du supposé violeur? Puisque ce dernier aurait insisté «pour l’emmener dans sa voiture» après lui avoir proposé de la drogue, et juste avant l’agression, d’après nos confrères.

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Interrogé à ce sujet, le responsable de réception rétorque: «Je ne sais pas où exactement» se sont déroulés le viol et l’agression, «ce n’est pas très clair». En revanche, Paul affirme que ce n’était pas dans le bâtiment de son établissement, ni «devant la porte de l’immeuble». Il ajoute qu’il a «aidé la police au maximum», lui donnant accès aux images de vidéosurveillance de l’hôtel.

*Prénom d'emprunt

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