L’ancienne ministre de l’Économie genevoise, la Verte Fabienne Fischer, aurait employé des collaborateurs de l’État dans le cadre de sa campagne politique personnelle, révèle la chaîne de télévision Léman Bleu. Contactée par Blick ce mardi après-midi, la section genevoise de son parti réagit.
Pour rappel, une fois arrivée au Conseil d’État en avril 2021, l’ex-élue aurait formé une armée de fonctionnaires. Ces collaborateurs auraient par la suite été mis à profit à ses fins politiques personnelles, aux frais de l’État, en amont des élections cantonales de ce printemps.
Une dénonciation pénale a été déposée contre l’ex-magistrate, sous l’égide de l’élu du Mouvement citoyen genevois (MCG) Daniel Sormanni, lanceur d’alerte dans cette affaire. Le lendemain de la sortie de l’article, la principale intéressée s’est quant à elle fendue d’un communiqué, publié par le média genevois et repris par Blick. Elle y conteste toutes les accusations.
Mais qu’en pense le parti de la politicienne? Contactés, la présidente des Vert-e-s Genève, Delphine Klopfenstein Broggini, et son vice-président, Valentin Dujoux, sortent du bois sur nos plateformes.
«Une manœuvre du MCG»
Une procédure pénale étant en cours, les poids lourds des Vert-e-s genevois refusent de commenter le «cas Fischer» en détail. Leur vice-président affirme néanmoins, taclant le lanceur d’alerte Daniel Sormanni: «Il ne faut pas être naïfs: pour nous, c’est une manœuvre polémique et électorale du MCG.»
C’est-à-dire? «Ce qui m’interpelle, c’est la temporalité, développe Valentin Dujoux. Il faut prendre du recul et se rendre compte du contexte de cette affaire: nous sommes en plein dans la période estivale, les élections fédérales approchent… Et la première fois que Daniel Sormanni a accusé Fabienne Fischer de ces faits, nous étions en avril 2023, en plein dans les élections cantonales.»
Sa présidente n’en pense pas moins. Delphine Klopfenstein Broggini qualifie la «lecture» que fait le MCG du dossier de «polémique». La conseillère nationale ajoute: «La justice a été saisie. L’affaire est donc désormais entre ses mains.»
Rappelons que la campagne électorale pour les élections fédérales de cet automne approche à grands pas. Les Vert-e-s s’inquiètent-ils de leur image, à la suite d’une telle affaire? «Non! Car le bilan de nos élus sortants à Berne est bon, relativise la candidate à sa réélection. Je n’ai pas de raisons de m’inquiéter. Nous ne sommes pas déstabilisés par ce genre d’affaire.»
Des règles pas très claires?
Au-delà du tacle au MCG, le vice-président des Vert-e-s Genevois table sur l’apparente confusion qui entoure le rôle des porte-parole et autres auxiliaires proches des magistrats, et leur polyvalence. Valentin Dujoux affirme: «Quand on est conseillère d’État en période de campagne électorale, le quotidien, c’est de faire campagne.»
Le Vert embraie: «Entre communication institutionnelle et personnelle, la limite est floue. De plus, s’entourer de personnes de confiance, cela se fait à tous les niveaux et dans tous les partis. Autre réalité de notre système politique: en Suisse, nous avons peu de ressources. On fait donc avec les moyens du bord.»
Également contacté, le conseiller d’État genevois Vert Antonio Hodgers n’a pas souhaité commenter cette affaire. Blick n’a pas réussi à joindre Robert Cramer, ancien conseiller d’Etat du bout du Léman, et avocat de Fabienne Fischer.