Épinglée pour avoir abusé des ressources de son administration à des fins personnelles, Fabienne Fischer (les Vert-e-s) rétorque en se disant «indignée» par ces accusations. Pour rappel, l'ancienne ministre de l'Économie genevoise aurait utilisé des fonctionnaires de son Département dans le cadre de sa campagne électorale personnelle… sur leur temps de travail à l'État, révélait Léman Bleu lundi. Une ribambelle de documents — accessibles au public sur le site web du média — à l'appui.
Arrivée au Conseil d'État du bout du Léman en avril 2021, la magistrate se serait alors constituée une armée de collaborateurs. Dont une «chargée de mission» et deux porte-paroles (l'un d'eux étant une fameuse ex-journaliste de la RTS). Ces employés auraient par la suite été mis à profit à ses fins personnelles, aux frais de l'État, pendant la campagne électorale qui a abouti aux élections de ce printemps. À noter que Fabienne Fisher n'a pas été réélue.
Elle est «indignée»
À la suite de la parution de l'affaire sur les plateformes de Léman Bleu lundi soir, l'ex-magistrate a répondu au média mardi, via son avocat (lui aussi ex-ministre Vert) Me Robert Cramer, dans un communiqué que Blick a également pu se procurer. Il y est expliqué que l'ancienne élue «a pris connaissance avec indignation des accusations qui sont portées contre elle», et «les conteste totalement». Elle affirme avoir «entièrement pris en charge les frais liés à sa campagne électorale, notamment ceux du mandataire qu’elle a engagé à cet effet».
Quid des tâches comme la gestion du site internet personnel, des plannings de campagne et des réseaux sociaux de la magistrate alors en place, assumées par plusieurs fonctionnaires de l'État de Genève, d'après les documents publiés par Léman Bleu?
Sans plus d'explications
Elle rétorque, via son avocat, que «les différents éléments figurant dans les documents (...) s’inscrivent dans le cadre des tâches habituelles des collaboratrices et des collaborateurs d’un département, notamment en fin de législature, période où un magistrat est amené à faire un bilan de l’activité du département dont il a la charge.»
Avant que Léman Bleu ne publie les documents potentiellement incriminants, l'alerte avait été lancée par le député du Mouvement citoyens genevois Daniel Sormanni. Ce dernier ayant signé une plainte pénale à ce sujet, et ayant saisi le procureur général, «il n’y aura pas d’autre communication» sur le dossier, écrit encore Me Robert Cramer.