Mieux vaut essayer ses vêtements avant de les acheter. Alors quand ces derniers ont été achetés en ligne, il est logique de commander l'article en deux ou trois tailles différentes. Surtout quand on peut renvoyer celles qui ne conviennent pas!
Et en matière de retour de colis, la Suisse est championne d'Europe! L'année dernière, les acheteurs suisses ont ainsi renvoyé 28% de tous les colis. Peut-être aussi rassurés par la promesse d'entreprises comme Zalando. Et pas n'importe laquelle: des retours traités de manière durable!
Mais personne ne sait ce qu'il advient réellement des vêtements retournés. Ainsi début 2023, deux journalistes d'une chaîne de télévision allemande ont ainsi renvoyé plusieurs vêtements dont les paquets étaient équipés de balises de suivi. Résultat: presque tous les vêtements ont été envoyés dans des centres logistiques disséminés dans toute l'Europe, sans jamais être revendus.
Sur l'e-commerce en Suisse
Un secteur peu transparent
La conseillère nationale des Vert-e-s Aline Trede veut maintenant changer la donne en Suisse. Selon elle, les vêtements invendus ne doivent plus être détruits, mais donnés ou recyclés. L'intervention qu'elle a déposée en ce sens vise ainsi à empêcher la destruction des paquets retournés par les clients, une pratique souvent plus économique pour les entreprises, qui n'ont ainsi plus besoin de contrôler les vêtements.
Aline Trede s'appuie également sur un rapport du Conseil fédéral de l'année dernière, qui révèle un manque de transparence de la branche. L'Office fédéral de l'environnement constate certes que seulement 0,3% des textiles invendus sont détruits, mais les données sur cette pratique sont insuffisantes car les entreprises les transmettent sur une base volontaire. Et la plupart d'entre elles ne semblent pas prêtes à indiquer de quelle manière et en quelle quantité leurs produits sont recyclés.
Bientôt une «Lex Zalando» en Suisse?
En avril, le Parlement européen a décidé que les vêtements invendus ne pouvaient plus être détruits. Selon Aline Trede, la Suisse doit maintenant se conformer aux règles de l'UE. Un avis partagé par le rapport fédéral, pour qui une interdiction suisse doit à présent être examinée et pour qui une modification de la réglementation au niveau de l'UE changerait la situation en Suisse.