Les syndicats sont mécontents
Qui aura une augmentation de salaire en 2022 et qui n'en aura pas?

La nouvelle année apporte une augmentation de salaire pour de nombreux travailleurs. Mais dans la plupart des cas, l'augmentation est modeste. Trop modeste, critiquent les syndicats.
Publié: 20.12.2021 à 15:53 heures
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Dans le commerce de détail, les salaires minimaux augmentent.
Photo: Keystone
Lea Hartmann

C’est une bonne nouvelle à une époque où elles sont plutôt rares. En 2022, des hausses de salaire sont prévues dans de nombreuses branches et permettraient enfin de compenser la hausse des prix. C’est ce que constate Travail.Suisse, l’organisation faîtière des syndicats.

Dans l’industrie, par exemple, les accords salariaux sont nettement meilleurs que l’année précédente. Dans les branches du transport, de la logistique et de l’administration, on a également pu obtenir «des résultats allant de suffisants à satisfaisants», indique Travail.Suisse. Dans certains cas, les augmentations de salaire ont atteint jusqu’à 1%.

Les négociations salariales sont également positives dans le commerce de détail. Migros a augmenté le salaire minimum à plus de 4000 francs, sauf au Tessin. C’est le dernier grand distributeur à le faire. Désormais, un vendeur travaillant à 100% gagne au moins 4100 francs. C’est le même montant que chez Coop.

Les syndicats demandent plus

Mais les syndicats ne sont pas pour autant satisfaits. Au vu de la reprise économique que la Suisse a connue cette année, ils demandent davantage. Ils critiquent notamment le fait que les augmentations de salaire ne sont accordées qu’individuellement et pas systématiquement à tous les employés.

«En période de hausse des prix, il faut des augmentations collectives de salaire. Ces derniers mois, les travailleurs ont fourni un excellent travail dans des conditions défavorables. Il est problématique de ne récompenser que certains d’entre eux», déclare Greta Gysin, co-présidente de l’association du personnel du service public Transfair.

Les syndicats trouvent particulièrement choquant que les employeurs ne soient pas plus généreux dans le secteur de la santé. «Malheureusement, dans la plupart des entreprises, seuls les professionnels hautement qualifiés bénéficient d’une augmentation de salaire, d’ailleurs modérée», déclare Marco Geu, secrétaire central de Syna.

La construction pointée du doigt

Certains métiers restent sur un statu quo. Les boulangers et les coiffeurs, par exemple, ne verront pas de changement dans leurs salaires.

La situation est insatisfaisante dans la construction, dénoncent les syndicats. Dans ce domaine, les négociations sont à nouveau nulles. Le syndicat Syna reproche aux maîtres d’œuvre de se transformer en profiteurs dans le sillage du Covid-19.

La situation dans l’hôtellerie et la restauration inquiète également les représentants des travailleurs, où aucune augmentation de salaire notable n’est prévue en 2022, critique Syna. Le salaire minimum le plus bas reste inférieur à 3500 francs. «Ce n’est pas assez pour pouvoir vivre décemment en Suisse», souligne le syndicat.

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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