La CCT inclut un allongement du congé en cas de maternité ou de paternité, une hausse du salaire minimum, la possibilité de réduire son taux d'occupation en fin de carrière sans prendre sa retraite, mais aussi la désignation de «personnes de confiance» pour les cas de mobbing et de harcèlement sexuel. Des «avancées» dont s'est «félicité» mercredi le SSM dans un communiqué.
«Les améliorations apportées à la CCT témoignent de la vitalité du partenariat social et de la volonté de la SSR de garantir des conditions de travail équitables, même en cette période de crise dans le secteur des médias», écrit le syndicat. «Cela est réjouissant pour le personnel et contribue à la qualité des productions SSR, ce qui est dans l'intérêt du public qui la finance.»
Contactée par Keystone-ATS, la SSR «salue» également cette nouvelle CCT. «La convention collective de travail, déjà bonne, s'est encore améliorée et répond aux besoins actuels et aux défis futurs de la SSR», a déclaré la porte-parole Sibylle Tornay.
Dans le détail, le congé de maternité passera de 16 à 18 semaines et celui de paternité de 10 à 20 jours, a précisé à Keystone-ATS Valérie Perrin, secrétaire romande du SSM. Cela vaut aussi pour les adoptions et les couples de même sexe.
En ce qui concerne les salaires, Valérie Perrin explique qu'actuellement, les collaborateurs de la SSR sont payés entre 75% et 100% de la valeur d'une fonction. Dorénavant, le plancher sera fixé à 80%. «C'est une bonne chose, mais nous restons critiques sur le fait qu'aucune règle n'ait été définie quant à l'évolution de la rémunération à l'intérieur de cette marge restante de 20%», réagit la secrétaire syndicale.
«Depuis 2015, la SSR doit faire face à un important programme d'économies et des centaines de postes ont dû être économisés», répond Sibylle Tornay. «Dans ce contexte, la SSR ne peut pas garantir à son personnel d'atteindre le salaire maximum dans un certain délai.» La porte-parole ajoute que l'augmentation du salaire minimal de 75% à 80% implique des coûts additionnels pour la SSR d'environ 500'000 francs.
Autre amélioration: à partir de l'âge de 58 ans, le taux d'activité pourra désormais être réduit de 10% par an, jusqu'à la moitié du taux initial au maximum. «Et cela en maintenant le même niveau de rentes une fois à la retraite», souligne Valérie Perrin.
La désignation de «personnes de confiance» pour les cas de mobbing et de harcèlement sexuel découle, elle, des affaires qui ont secoué la SSR en Suisse romande. «Le travail effectué à la RTS a servi de fil rouge pour ce règlement qui a pris une dimension nationale», indique la secrétaire syndicale.
Concrètement, les salariés de la SSR victimes de mobbing ou de harcèlement pourront se tourner vers des personnes «externes et indépendantes», qui restent à désigner. Il pourra s'agir, par exemple, d'avocats ou d'autres personnes actives dans le domaine du droit, dit Valérie Perrin. «Il y aura aussi des personnes de confiance à l'interne, dont le rôle doit encore être précisé.»
La CCT entrera en vigueur le 1er janvier 2022 et expirera le 31 décembre 2025. La dernière datait de 2013. Les négociations ont été étalées sur près de quatre ans. Elles ont été retardées par la votation sur «No Billag», les consultations du personnel sur les programmes d'économies engagés par la SSR et le Covid-19, selon la représentante du SSM.
(ATS)