Les radars sonores ont parlé
Mis sur écoute à Genève, les motards sont les plus bruyants

Le projet pilote d'installation de radars sonores dans les rues genevoises a livré ses résultats. Les deux-roues motorisés sont ceux qui ont été le plus flashés. Mais 90% des motos et des scooters n'ont pas dépassé la limite.
Publié: 29.10.2024 à 12:15 heures
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Dernière mise à jour: 29.10.2024 à 12:20 heures
Mis en place à Genève, les radars anti-bruit pourraient bien continuer à réduire la pollution sonore à l'avenir.
Photo: Keystone
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Léo MichoudJournaliste Blick

L'analyse des radars anti-bruit a livré son verdict. Sans surprise, ce sont les deux-roues motorisés qui font le plus de bruit en ville. Ils constituent «environ 70% des excès sonores problématiques alors qu'ils ne constituent qu'une fraction du trafic», détaille le service genevois de l'air, du bruit et des rayonnements non ionisants (OCEV) dans un communiqué ce mardi 29 octobre.

Ce sont donc les motos et scooters qui dépassent le plus régulièrement les 82 décibels, recommandés comme seuil de respect pour le voisinage par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Pendant cinq mois à l'été 2023, Genève avait équipé quatre tronçons de radars anti-bruit, sur les communes de Genève, Vernier et Chênes-Bougeries, faisant confiance à une entreprise française au détriment d'une firme suisse.

Peu d'indélicats jettent l'opprobre sur les autres

Le but de cette «opération pilote» menée par la Confédération? Tester la fiabilité de ces appareils dans le but de «mieux cerner ces incivilités sonores» afin de «protéger la population des excès de bruit routiers», rappelle la communication de l'OCEV. Attention toutefois: Seul un motard sur dix a dépassé les bornes. Ces «10% d'indélicats jettent ainsi l'opprobre sur une majorité de motocyclistes et scootéristes respectueux du voisinage», dénonce les autorités genevoises.

Sur le total des usagers de la route (voitures et camions compris), les incivilités ne représentent qu'environ 1% des passages relevés par les radars. Le service administratif chargé du bruit au bout du Léman assène que «les incivilités sonores liées au trafic résultent avant tout de comportements facilement évitables — accélérations brusques, modifications techniques — de très peu d'usagers».

Moins d'incivilités sonores en zone 30

Plus le tronçon est limité à une vitesse élevée, plus le nombre d'incivilités augmente. Les radars placés sur des sections à 50 ou 60km/h ont comptabilisé 100 à 200 dépassements sonores en 24 heures. Contre moins d'une dizaine dans les zones 30. En proportion de la densité du trafic, les zones 30 voient dix fois moins de pics de bruit que les tronçons limités à 60 à l'heure.

Le projet pilote genevois de cet été a permis de confirmer la fiabilité des radars anti-bruit. Le seuil de 82 décibels, qui correspond tout de même à «entre environ 2 et 10 fois plus de bruit que le niveau moyen du trafic mesuré durant le projet» pourrait perdurer au niveau fédéral.

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