L'augmentation des primes d'assurance maladie figure en bonne place dans le baromètre des préoccupations de la population suisse. Au cours des deux dernières années, les caisses maladie ont augmenté leurs primes de plus de 15%. Pour de nombreuses familles, c'est une charge énorme. Pour les chefs des caisses maladie, en revanche, le poids des primes ne pèse guère. Ils font partie des plus gros salaires, comme le montre une nouvelle évaluation du «Tages-Anzeiger».
Andreas Schönenberger, le plus gros salaire
Le salaire le plus élevé est celui d'Andreas Schönenberger, le CEO de Sanitas. L'année dernière, il a touché 955'000 francs, cotisations à la caisse de pension comprises. A titre de comparaison, les conseillers fédéraux reçoivent, en Suisse, 473'000 francs par an, mais bénéficient de nombreux privilèges, ce qui donne un total de l'ordre de 1,1 million de francs.
Le chef de la Poste, Roberto Cirill, et celui des CFF, Vincent Ducrot, se situent également dans la fourchette du salaire d'Andreas Schönenberger. Ces deux groupes publics sont bien plus importants que Sanitas. Même parmi les caisses maladie, celle-ci se situe loin derrière la CSS et Helsana, qui comptent toutes deux plus du double d'assurés.
Rien que pour la caisse de pension d'Andreas Schönenberger, Sanitas verse 179'000 francs par an, ce qui est un salaire inaccessible dans de nombreuses branches. L'assureur-maladie affirme que ce salaire est «adapté aux exigences actuelles du marché». Il rappelle que le volume de rémunération de l'ensemble de la direction a diminué de près d'un million de francs depuis 2019.
Les rémunérations ont fortement augmenté
Philomena Colatrella, cheffe de la CSS, est la deuxième personne qui gagne le plus. Mais avec 796'000 francs, elle est nettement distancée. Elle est suivie de près par le patron du Groupe Mutuel, Thomas Boyer, avec 783'000 francs, sachant que ses données salariales sont encore valables pour l'année 2022, l'entreprise n'ayant pas encore publié son nouveau rapport de gestion.
De tous les chefs des dix plus grands assureurs-maladie, c'est Christian Conti de Sympany qui touche le moins. Mais même les 471'000 francs empochés représentent un salaire relativement haut.
Le Parlement veut plafonner les rémunérations
Les salaires des cadres supérieurs des sept assureurs maladie qui ont déjà publié leur rapport annuel pour 2023 ont augmenté de 4% par rapport à l'année précédente. Depuis 2017, les rémunérations ont même augmenté de plus de 20%.
Pour l'instant, Andreas Schönenberger n'a pas à se soucier de son salaire. L'année dernière, le Conseil des Etats a refusé de limiter les salaires des membres de la direction des caisses maladie à un maximum de 250'000 francs par an.
Le Parlement ne veut pas pour autant rester les bras croisés. Les commissions de la santé des deux Chambres ont approuvé une intervention formulée de manière un peu plus ouverte. Elle demande également un plafonnement des salaires des dirigeants des caisses maladie dans l'assurance de base, mais veut laisser au Conseil fédéral le soin de le fixer précisément.