Les locataires de courte durée dans le collimateur
Le PS veut réglementer Airbnb dans toute la Suisse

Après le vote de Lucerne, le PS exige des conditions-cadres claires dans le traitement des plateformes telles qu'Airbnb, et ce dans toute la Suisse.
Publié: 19.03.2023 à 13:29 heures
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Dernière mise à jour: 19.03.2023 à 13:42 heures
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Lucerne limitera davantage les plateformes telles qu'Airbnb à l'avenir.
Photo: Pius Koller
Danny Schlumpf

Les Lucernois prennent Airbnb au collet. Dimanche dernier, les électeurs de la capitale cantonale ont fortement limité l’influence de la plateforme sur le logement. Chez les votants, 64% ont approuvé l’initiative du PS «Limitation de la durée de location pour les séjours de courte durée». À l’avenir, les appartements ne pourront pas être loués plus de 90 jours par an via des plateformes comme Airbnb.

Le fait que la Suisse discute depuis des mois de la pénurie croissante de logements a donné un coup de pouce à l’initiative. «Mais le sujet était depuis longtemps dans la tête de la population», explique David Roth, président du PS du canton de Lucerne.

Fin 2018, son parti avait réalisé un sondage dans les quartiers de la ville. «Déjà à l’époque, beaucoup ont cité Airbnb comme dérangeant. Le phénomène est justement très visible, explique-t-il. Il y a désormais des rues entières avec des appartements loués via la plateforme. Et dans le centre-ville, il n’y a presque que des touristes. Pourtant, nous avons besoin de plus de logements pour la population locale.»

Le problème de la pénurie de logements ne s’améliore pas

Les cantons de Genève et de Vaud, ainsi que la ville de Berne, connaissent déjà des restrictions pour les locataires de courte durée. Le PS veut maintenant agir à Bâle et à Zurich. Le modèle de Lucerne devrait également être introduit sur le Rhin et la Limmat. Rien qu’à Zurich, plusieurs milliers d’appartements sont loués à titre professionnel via Airbnb ou comme appartements d’affaires.

«Il faut enfin des règles claires, déclare Oliver Heimgartner, président du PS zurichois. Le problème du logement est si grave que nous ne pouvons plus laisser les sociétés immobilières continuer à alimenter la montée des prix avec de telles locations professionnelles.» On ne sait pas encore si le PS zurichois lancera une initiative populaire à ce sujet ou s’il tentera une intervention au conseil municipal.

Comment agir contre les plateformes?

Les socialistes portent par ailleurs la question dans la Berne fédérale: cette semaine, la conseillère nationale PS Prisca Birrer-Heimo a déposé une interpellation. Elle demande des conditions cadres à l’échelle de la Suisse qui permettent aux communes de réglementer Airbnb et autres en fonction des besoins locaux.

Selon Prisca Birrer-Heimo, cela implique également que la Confédération collecte des données sur la diffusion des locations de courte durée et qu’elle en informe le public. «Aujourd’hui, de nombreuses données pertinentes pour les cantons et les communes font défaut.» Par exemple, les plateformes ne donneraient pas d’informations sur la durée de location d’un appartement. «Et elles ne signalent pas les appartements, ce qui rend leur identification difficile. De plus, des appartements sont proposés sur plusieurs plateformes ou des prestataires Airbnb en font des hôtels fictifs.»

La Confédération doit désormais mettre un terme à tout cela, si l’on en croit le PS. Prisca Birrer-Heimo veut que le gouvernement national lui explique comment il est possible d’agir contre les fournisseurs et les plateformes qui ne respectent pas les règles communales ou cantonales.

«On est sur la bonne voie, affirme le Lucernois David Roth. Ainsi, les communes ne seront pas mises dans le même panier, mais seront tout de même soutenues de manière efficace.»

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