Rappelez-vous: en octobre 2019, les Verts et les Vert’libéraux avaient presque doublé leurs parts de suffrages en obtenant les meilleurs résultats de leur existence, avec respectivement 13,2 et 7,8% des voix. La presse parlait alors d’un «raz de marée écologiste». Mais cette vague verte pourrait bien se briser lors des élections fédérales de cette année. Blick vous explique pourquoi.
Pour rappel, la Suisse romande avait nettement contribué au succès historique des deux partis: les Vert-e-s avaient particulièrement progressé dans les cantons de Genève (+13,1 points de pourcentage), de Neuchâtel (+11,5) et de Vaud (+8,4). Les Vert’libéraux avaient également pris de l’ampleur dans ces régions (+4,5 points pour Vaud, +5,7 pour Neuchâtel +3,2 pour Genève).
Résultat de cette progression: les deux partis avaient doublé leur nombre de sièges au National dans le canton de Vaud, étaient passés de un à trois à Genève et avaient retrouvé leur siège à Neuchâtel. De nombreuses nouvelles têtes romandes avaient alors fait leur entrée au Palais fédéral, la plupart jeunes et féminines. Même tendance positive au Conseil des Etats avec Lisa Mazzone, Adèle Thorens-Goumaz et Céline Vara.
Un tableau sombre pour les écologistes
Quatre ans plus tard, l’herbe n’est plus aussi verte pour les écologistes. Les deux partis risquent de subir de lourdes pertes. Pour les Vert-e-s en particulier, le 22 octobre pourrait se transformer en véritable catastrophe. Si le baromètre électoral actuel prévoit une perte de «seulement» 2% sur l’ensemble de la Suisse, en Suisse romande, ce chiffre pourrait doubler. Du côté des Vert’libéraux, les pronostics ne sont pas aussi sombres, mais conserver les acquis sera tout de même un défi.
Dans le canton de Vaud, les Vert’libéraux vont probablement perdre un de leurs deux sièges. En comparaison à 2019, il leur manque deux choses: une liste commune et une «locomotive», à l’instar d'Isabelle Chevalley, qui a démissionné en cours de législature.
Même constat du côté des Vert-e-s: la conseillère aux Etats sortante Adèle Thorens-Goumaz et Daniel Brélaz, qui a pris sa retraite en 2022, étaient des figures rassembleuses. Selon le baromètre, le parti devrait perdre au moins un de ses quatre sièges. Les sièges menacés pourraient revenir à l’UDC et éventuellement au Centre.
Le retour de la dream team?
Au Conseil des Etats, les Vert-e-s vaudois devraient également perdre des plumes. Certes, le conseiller national Raphaël Mahaim s’apprête à défendre le siège d’Adèle Thorens-Goumaz. Mais l’identité des représentants vaudois à la Chambre des cantons à partir de décembre ne fait aucun doute: il s’agit de la dream team composée du syndicaliste Pierre-Yves Maillard et de l’ancien conseiller d’Etat Pascal Broulis.
Pendant 15 ans, ils ont siégé ensemble au gouvernement vaudois et ont déterminé la politique cantonale comme rarement un duo gauche-droite y était parvenu. Ils ont fait en sorte que le canton de Vaud passe du statut d’enfant à problèmes à celui de région en plein essor. En tant que bon représentant du néolibéralisme, le PLR Pascal Broulis a baissé généreusement les impôts des entreprises. En contrepartie, Pierre-Yves Maillard a défendu avec succès davantage de moyens au bénéfice d’une politique sociale, avec réductions de primes et allocations familiales généreuses.