Les clients passent à la caisse, les agriculteurs trinquent
Migros et Coop font leur beurre sur les légumes bio

Comparer les prix à la source et en rayon se révèle piquant. Les détaillants achètent des légumes bio à bas prix, puis ajoutent un supplément substantiel. Les grands perdants? La clientèle ainsi que les agriculteurs et agricultrices.
Publié: 10.04.2023 à 16:59 heures
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Dernière mise à jour: 10.04.2023 à 17:01 heures
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Les détaillants achètent du bio à bas prix et le revendent avec une forte majoration.
Photo: imago images/Geisser
Patrik Berger

On pourrait penser que le bio est une affaire juteuse pour les agriculteurs et agricultrices. Mais en réalité, ce sont surtout les grands distributeurs qui s'en sortent.

C'est la conclusion à laquelle est parvenu le magazine alémanique d'information et de défense des consommatrices et consommateurs «Saldo». Il a pu consulter les listes des prix d'achat payés par Migros et Coop pour les légumes bio emballés.

Jusqu'à 90% de marge

Les marges pratiquées par les grands distributeurs ont de quoi surprendre: chez Migros et Coop, la clientèle doit payer en général 50 à 90% de plus que le prix d'achat, peut-on lire dans l'enquête. Une marge particulièrement épaisse, qui atteint parfois presque le double du prix d'acquisition du produit!

Concrètement, selon les informations de «Saldo», Migros a acheté mi-mars des poireaux bio à 4,50 francs le kilo. Mais sur l'étalage, le même poireau était ensuite affiché à 7,40 francs.

Des panais voient leur prix doubler chez Coop

Et chez Coop? Un kilo de panais bio y coûte 9 francs. Mais le grand distributeur a acheté ce kilo pour seulement 4,40 francs à l'exploitation qui l'a cultivé.

Coop n'a pas voulu «confirmer» les prix d'achat à «Saldo». Quant à Migros, l'entreprise déclare: «Ces chiffres ne correspondent pas à la réalité.» Les marges ne seraient pas plus élevées pour les marchandises bio que pour les légumes issus de l'agriculture conventionnelle, selon le géant orange.

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