L’été, le soleil et aucune mesure contre le coronavirus… En ce mois de juin 2022, la pandémie semble presque être tombée dans l’oubli. Pourtant, le virus est loin d’avoir disparu, comme le montre un bref coup d’œil au Portugal. Là-bas, l’espoir d’un été sans Covid est assombri par l’explosion du nombre de cas.
Plus de 30’000 nouvelles infections sont enregistrées quotidiennement ces jours-ci. L’incidence sur 7 jours a quasiment triplé depuis début mai, les virologues mettent en garde: le chiffre de 60’000 nouveaux cas par jour pourrait bientôt être atteint.
Sous-variants BA.4 et BA.5
La faute aux sous-variants d’Omicron BA.4 et BA.5. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont mis en garde contre ces variants, qui figurent sur la liste des «variants préoccupants».
En Suisse également, on observe une augmentation de BA.4 et BA.5 dans plusieurs régions. Une vague estivale de Covid va-t-elle submerger la Suisse? «Une nouvelle vague d’infections pendant les mois d’été ne peut pas être exclue au vu de la progression des nouveaux sous-variants», déclare à Blick Simone Buchmann, de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Pas comme en 2020 ou 2021
Une augmentation générale des infections ou des flambées locales sont donc possibles. Cela pourrait avoir des conséquences notamment pour les personnes non vaccinées et celles particulièrement vulnérables.
L’OFSP ne s’attend toutefois pas à des mesures du niveau de celles vues lors des premières vagues, en 2020 et 2021. «Nous estimons que les nouveaux sous-variants du virus ne nécessiteront pas de mesures supplémentaires, détaille Simone Buchmann. Dans les populations présentant un degré d’immunité élevé, elle ne semble pas entraîner de cas plus graves que BA.1 ou BA.2. Nous ne nous attendons pas à une surcharge du système de santé suisse.»
Des variants pas plus dangereux qu’Omicron
Car si ces nouveaux variants peuvent mieux contourner la réponse immunitaire que leurs prédécesseurs grâce à des mutations sur la protéine Spike, l’ancien médecin cantonal bâlois Thomas Steffen ne voit pas non plus de raison de s’inquiéter. «En l’état actuel des connaissances, ces variants ne sont pas plus dangereux qu’Omicron, qui prévaut actuellement», précise-t-il.
Thomas Steffen est également d’avis qu’une hausse des cas est possible cet été. Il estime toutefois qu’une véritable nouvelle vague est peu probable. Il ne voit pas non plus de nouveau confinement ou de durcissement des mesures à l’horizon.
Un professionnel sonne le tocsin en Allemagne
En Allemagne, le son de cloche est différent. Le président de l’Association médicale mondiale, Frank Ulrich Montgomery, a mis en garde contre une propagation du variant BA.5 en Allemagne, en se référant à l’augmentation du nombre d’infections au Covid au Portugal. «Le Covid n’est pas encore terminé, a-t-il prévenu. La violente épidémie d’Omicron au Portugal le prouve.»
«Selon la loi sur la protection des maladies infectieuses, il faut conserver la gamme d’outils dont nous disposons: obligation du port du masque et confinement, a-t-il exigé. Plus nous nous comporterons de manière intelligente rapidement, moins nous aurons besoin de mesures drastiques en automne et en hiver. Il faut porter le masque dans les grandes manifestations et vacciner, maintenant plus que jamais.»
(Adaptation par Alexandre Cudré)