Une cinquantaine de loups morts: tel est le bilan de la saison de chasse de cet hiver. Mercredi dernier, les chasseurs ont dû déposer leurs armes après deux mois de chasse au loup.
Pour la première fois, ils ont été autorisés à abattre des meutes entières sans que celles-ci aient causé de gros dégâts. Le ministre de l'Environnement Albert Rösti avait assoupli en conséquence l'ordonnance sur la chasse au 1er décembre – ce qui avait suscité de vives protestations de la part des organisations environnementales.
Dans le canton des Grisons, les gardes-chasse et les chasseurs ont abattu 20 loups, ont annoncé les autorités ce lundi. Cela correspond à près de la moitié des loups pour lesquels une autorisation de tir avait été obtenue.
Une «tâche permanente»
Nous sommes conscients que le milieu de l'agriculture en attendait davantage, a déclaré la conseillère d'Etat grisonne Carmelia Maissen (Le Centre). Il est «regrettable» que la réglementation n'ait pas pu être appliquée dans son intégralité. Elle s'est néanmoins montrée satisfaite. Ce n'est qu'en été que les effets de la régulation seront visibles, autrement dit, il sera le moment d'observer si moins d'animaux de rente sont tués. «Il est d'ores et déjà clair que la régulation du loup sera une tâche permanente si l'on veut que la coexistence entre le loup et l'homme fonctionne», a poursuivi Carmelia Maissen.
Les autorités valaisannes dresseront le bilan du loup à 14 heures. Il est déjà clair que dans le canton, l'objectif communiqué a été clairement dépassé. Selon les statistiques, 27 loups ont été abattus dans le canton – le gouvernement avait initialement parlé du fait qu'un tir de 10 à 15 animaux serait déjà «un grand succès». Il est probable que l'on ait volontairement placé la barre très bas, afin de ne pas placer les attentes trop haut.
Des loups ont également été autorisés à être abattus dans d'autres cantons. Mais la grande majorité concerne les Grisons et le Valais.
«Des craintes se sont confirmées»
«De nombreuses craintes se sont confirmées», déclarait mercredi à Blick David Gerke, directeur du Groupe Loup. Ce dernier s'engage pour la protection du loup. «Certaines meutes ont été abattues, sans distinction entre jeunes et adultes.» Ainsi, la chasse au loup n'est pas durable, estime-t-il. «Il y a tout au plus un effet à court terme. Les loups reviendront», est-il convaincu. Pour la prochaine saison de chasse, il espère que les chasseurs tireront «de manière plus ciblée et réfléchie».
Des associations environnementales avaient déposé un recours contre le prélèvement de plusieurs meutes, à la suite de quoi le Tribunal administratif fédéral avait à nouveau stoppé provisoirement le tir de cinq meutes au total peu après le début de la chasse. La décision définitive, à savoir si le tir de ces meutes est légal ou non, n'a pas encore été rendue. La question sera à nouveau à l'ordre du jour lorsque la prochaine saison de chasse débutera le 1er septembre.
En Valais, même le président du gouvernement Christoph Darbellay a pris le fusil. Il a passé des nuits entières à l'affût, raconte-t-il dans une interview accordée au «Schweizer Bauer». «Dans l'ensemble, c'était bien, même méditatif, car les nuits sont longues», narre-t-il, sans toutefois révéler s'il a tué un loup. «Je m'en tiens aussi à notre engagement de rester discret et professionnel», conclut-il.