Mercredi, Blick mettait en relief les inégalités de traitement ressenties entre plusieurs anciens détenteurs de l’abonnement général (AG) des CFF. Certains d’entre eux ont reçu des bons de 500 francs les incitant à reprendre celui-ci, d’autres pas. La base sur laquelle le tri était effectué semblait arbitraire.
Les clients des CFF touchés par cette inégalité de traitement ne sont pas les seuls à être en colère. Sara Stalder, directrice de la Fondation pour la protection des consommateurs, critique également l’approche des CFF.
«Ce système qui ressemble à une loterie est insupportable. Nous nous battons depuis des années contre l’application arbitraire de certains tarifs», confie-t-elle à Blick. «Les CFF ont eu plus d’un an pour trouver une solution juste et équitable. Envoyer des bons de réduction de 500 francs envoie le mauvais signal, ce n'est pas la bonne solution.»
«Un manque total de transparence»
Cette méthode ne fait qu’alimenter un mécontentement croissant envers les CFF, considère Sarah Stalder. «Il y a un manque total de transparence. Les clients ont l’impression de se faire rouler dans la farine.»
Elle préconise la création de nouvelles offres. Elle cite par exemple la création d’un abonnement demi-tarif qui se transforme en AG pour 10 ou 20 jours. Ou encore un abonnement général utilisable deux jours par semaine uniquement. «Toutes ces solutions sont parfaitement faisables», assure-t-elle.
Les clients fidèles ont l’impression d’avoir été punis
Pour le surveillant des prix Stefan Meierhans, les CFF ont également commis une erreur avec cette campagne. «En tant que responsable des prix, je ne peux que me réjouir lorsqu’une entreprise propose des rabais, nuance-t-il. Le secteur des transports publics fait enfin un geste pour ses clients depuis le début de la pandémie.»
«Cependant, les clients restés fidèles à l’abonnement général et qui l’ont renouvelé ont le sentiment d’avoir été punis, explique-t-il. Les autres clients qui l’ont résilié, ou du moins certains d’entre eux, ont été récompensés par une réduction.»
Poser son AG pour 15 jours
Du côté des CFF, on préfère renvoyer la balle à l’organisation de branche des transports publics Alliance Swisspass. «Tous les détenteurs d’un AG avaient la possibilité de le déposer pour 15 jours durant la pandémie», justifie son porte-parole Reto Hügli, précisant que des campagnes similaires sont menées régulièrement.
En outre, le secteur des transports publics teste constamment de nouvelles formes plus flexibles d’abonnements. Il assure que seules les solutions réellement utiles sont mises en œuvre. Une prolifération d’offres n’est pas dans l’intérêt des passagers selon lui.