«Sans la libération des otages, il n’y aura pas de cessez-le-feu général dans la bande de Gaza», a tonné mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une interview, deux mois après l’attaque du Hamas sur son pays.
Face à cette déclaration, l’élu socialiste Fabian Molina, membre de la commission de politique extérieure du National, exige que la Suisse apporte sa propre contribution à la pacification de la région. Pour lui, elle doit accélérer le déploiement de Casques bleus de l’ONU. Ces troupes sont mises à disposition par les États membres pour des missions de maintien de la paix et sont placées sous le commandement des Nations unies.
Des Casques bleus à Gaza?
Sous le commandement du Suisse Philippe Gauchat, une mission de l’ONU est actuellement engagée au Proche-Orient. Mise en place en 1948, l’United Nations Truce Supervision Organization doit surveiller le cessez-le-feu au Proche-Orient. La mission s’étend désormais à l’Egypte, à Israël, à la Jordanie, au Liban et à la Syrie.
C’est le Conseil de sécurité de l’ONU, dont la Suisse est actuellement membre, qui décide des missions des Casques bleus. «La Suisse doit soulever ce point au Conseil de sécurité de l’ONU, demande Fabian Molina. Et le président de la Confédération Alain Berset peut en parler cette semaine au Forum de Paris sur la paix, où il rencontre une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement.»
Mettre fin au conflit
Selon le socialiste, les Casques bleus devraient être déployés pour désarmer le Hamas, faciliter l’aide humanitaire et également soutenir le Tribunal pénal international de La Haye (Pays-Bas) dans les poursuites contre les crimes commis en Israël et dans la bande de Gaza. Il est persuadé que «l’on pourrait ainsi mettre rapidement un terme à l’effusion de sang dans la bande de Gaza».
Un engagement similaire des Casques bleus a déjà eu lieu par le passé, comme le rappelle Fabian Molina: «Lors de la guerre du Yom Kippour, une force multinationale a été envoyée en Égypte et dans la bande de Gaza pour organiser le retrait des troupes israéliennes.»
Les Casques bleus, qui ont reçu le prix Nobel de la paix en 1988, ne sont toutefois pas tout à fait incontestés: les troupes, souvent mal équipées, n’ont pas toujours pu garantir la paix, elles ont même parfois été indirectement responsables de massacres. L’exemple le plus célèbre est le massacre de Srebrenica (Bosnie-Herzégovine), au cours duquel plus de 8000 hommes et garçons bosniaques ont été tués par des troupes serbes en 1995, alors que la ville était déclarée «zone de sécurité».