La guerre entre Israël et le Hamas s'est rallumée après l'attaque de l'organisation palestinienne, considérée comme terroriste par certains pays. Ces attaques ne sont pas sans conséquences pour le reste du monde. En Europe, la menace terroriste augmente. Plusieurs États ont déjà relevé leur niveau d'alerte, dont la Belgique, la France et l'Autriche.
Peter Neumann, professeur spécialisé en terrorisme au King's College de Londres, appelle à ne pas sous-estimer ce danger. Et pour cause: l'expert s'attend à une nouvelle vague de terrorisme djihadiste en Europe.
Voici ce que recommande l'expert
«Il y a un peu plus de dix ans, la guerre civile syrienne a entraîné une mobilisation djihadiste sans précédent, notamment en Europe», écrit le politologue allemand sur la plateforme X (anciennement Twitter). «Pourquoi je crains une nouvelle vague de terrorisme djihadiste», poursuit-il dans son post. Selon lui, le conflit actuel entre Israël et le Hamas n'est pas identique à la guerre civile syrienne – mais il existe des similitudes.
Le rôle des réseaux sociaux dans le terrorisme
«Tout comme à l'époque, le conflit est véhiculé par les réseaux sociaux», explique Peter Neumann. Le professeur ajoute qu'il s'agit à nouveau d'un conflit situé au Proche-Orient. «Mais contrairement à la Syrie, il ne s'agit pas de 'n'importe quelle' guerre civile ou conflit entre Musulmans. Pour les islamistes, c'est 'le' conflit tout court: les Juifs contre les Musulmans, la Terre sainte, Jérusalem. On ne peut pas être plus clair», énonce le politologue allemand.
La plupart des sympathisants du Hamas «préféreraient probablement se battre sur place», mais cette fois-ci, ce n'est pas possible: «Ceux qui se radicalisent actuellement doivent donc chercher leurs cibles ailleurs. Ces dernières ont souvent un rapport avec Israël et les Juifs», ajoute le chercheur.
Que faut-il comprendre? «Je crains que nous soyons confrontés à une nouvelle vague de terrorisme djihadiste en Europe. Celle-ci pourrait être encore plus dramatique que celle que nous avons connue au milieu des années 2010.» Parmi les djihadistes, l'idée de l'acte terroriste isolé serait désormais si répandue qu'il n'y aurait même plus besoin de réseaux terroristes. Peter Neumann recommande donc aux politiques et aux organes de sécurité en Europe de s'occuper «maintenant, très rapidement et intensivement de ce phénomène (re)naissant».
Des supporters de football abattus à Bruxelles
Le Tunisien Abdesalem L.*, qui a tué deux supporters de football suédois à Bruxelles en octobre dernier, est un avertissement de cette évolution inquiétante. L'une des victimes, Patrick L., vivait dans le canton de Berne. Ce supporter de longue date de l'équipe nationale de football suédoise a été abattu de sang-froid alors qu'il venait simplement suivre le match Belgique-Suède.
Le Ministère public n'a pas pu exclure un lien entre le conflit au Proche-Orient et le drame en Belgique. Avant de passer à l'acte, l'attaquant avait posté des messages sur la guerre entre Israël et le Hamas sur Facebook. L'homme s'est probablement radicalisé par le biais d'internet.
* Nom d'emprunt