Le rapport de la commission d'enquête parlementaire (CEP) est attendu avec impatience depuis des semaines par les politiciens et les experts. Il s'agit de la dernière pièce centrale de l'enquête sur la débâcle de Credit Suisse. Au cœur de l'enquête: l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma), la Banque nationale et le Département des finances du Conseil fédéral. La CEP a l'intention de dévoiler son rapport, jusqu'ici secret, lors d'une conférence de presse vendredi au Palais fédéral.
Il s'agit ni plus ni moins de répondre à la question suivante: qui n'a pas su empêcher la chute de cette grande banque? Quelles fautes ont commis l'ancien ministre des Finances Ueli Maurer ou la directrice de la Finma, Marlene Amstad?
Certaines révélations ont déjà fuité et c'est un secret de polichinelle que la CEP a surtout la Finma dans le collimateur. Celle-ci joue un rôle clé en tant qu'autorité de surveillance des banques.
«La démission de Marlene Amstad est attendue depuis longtemps.»
L'association du personnel bancaire est également de cet avis et avance ses revendications. «Nous ne pouvons pas simplement passer à l'ordre du jour, le rapport de la CEP doit avoir des conséquences», déclare à Blick la vice-présidente de l'association Natalia Ferrara. Y compris sur le plan personnel, comme elle le précise. «La démission de la présidente de la Finma, Marlene Amstad, est attendue depuis longtemps!»
Pour Natalia Ferrara, il est clair que la responsabilité principale de la débâcle de Credit Suisse incombe aux organes compétents de la banque et aux top-managers. «Credit Suisse a échoué parce qu'elle a pris des risques trop élevés pendant des années et qu'il a négligé la gestion des risques.»
Mais dans le même temps, les autorités de surveillance auraient permis à la banque de travailler avec des fonds propres inférieurs à ce qui était nécessaire d'un point de vue réglementaire. «Elles auraient pu et dû intervenir plus tôt», estime Natalia Ferrara. «La Finma a échoué.»
Envisager une norme pénale pour les top-managers
Outre la démission de Marlene Amstad, l'association du personnel bancaire exige également de nouveaux instruments pour éviter à l'avenir un autre cas Credit Suisse. «Il faut des responsabilités claires et une responsabilité personnelle pour le top management des banques», explique Natalia Ferrara. Pour cela, une norme pénale spécifique doit être examinée.
En outre, les instruments des autorités de surveillance doivent être conçus de manière à ce qu'ils soient efficaces. «Il n'est pas acceptable que la surveillance reste largement édentée», souligne Natalia Ferrara.
Enfin, les autorités ne doivent pas se laisser intimider par les managers des banques. «Elles doivent appliquer les dispositifs de manière conséquente», déclare la Tessinoise. «Dans ce contexte, les personnes doivent être au centre des préoccupations, car il s'agit toujours de milliers d'emplois.»
Appel à l'UBS
Mais son appel s'adresse aussi à l'UBS, qui a repris Credit Suisse. Elle doit montrer à l'avenir qu'elle incarne les valeurs suisses, qu'elle prend ses responsabilités pour la place bancaire et qu'elle collabore de manière constructive avec les politiques et les autorités de surveillance dans le cadre des durcissements.
Natalia Ferrara est claire: «L'ignorance froide des interventions de la Finma – comme à l'époque par les responsables de Credit Suisse – ne doit pas se répéter.»