Ils inspirent leurs fans, mais sont aussi vilipendés: le rappeur Stress, la chanteuse Stefanie Heinzmann et le musicien David Bucher (Dabu Fantastic) étaient en tournée en Suisse jusqu’à dimanche, à l’occasion de la Semaine nationale de la vaccination. Ils ont reçu beaucoup de retours positifs, mais pas uniquement. «Certaines réactions des opposants à la vaccination et des coronasceptiques sont difficiles à avaler», confie David Bucher. Stefanie Heinzmann ne peut qu’acquiescer: «En tant qu’artiste dans ce pays, vous n’avez pas l’habitude d’être attaqué aussi fortement.»
«La malveillance est en augmentation»
Depuis qu’ils ont annoncé leur participation à la semaine de la vaccination, les trois artistes ont essuyé beaucoup de critiques, notamment sur les réseaux sociaux. L’intolérance de certaines personnes a pris une «toute nouvelle dimension», estime David Bucher. «Je sens une augmentation inquiétante de la malveillance.»
Heureusement, il ne s’agit que d’une minorité, souligne Stress, «mais ils font beaucoup de bruit et cela déstabilise les Suisses».
Pas de dialogue possible avec les vaccinosceptiques
Le rappeur compare les opposants radicaux à la vaccination, qui l’insultent depuis la semaine dernière et vont parfois jusqu’à le menacer, à des chiens en colère dont les aboiements peuvent effrayer un quartier autrement calme et paisible. «Malheureusement, on ne peut plus avoir d’échange raisonnable avec un grand nombre de ces opposants à la vaccination, déplore-t-il. Ces personnes imposent leurs théories au lieu de peut-être chercher le dialogue et de considérer les faits en tant que tels.»
Pourtant les artistes soulignent qu’ils ne souhaitent en aucun cas la division de la société, «au contraire», soutient la chanteuse alémanique. «Nous voulons que l’exigence du certificat soit bientôt abolie. Mais pour y parvenir, nous avons besoin de la plus grande partie de la population soit immunisée, et cela passe par la vaccination.»
«Nous voulons tous retrouver notre vie d’avant»
Stress, Stéfanie Heinzmann et David Bucher s’accordent à dire qu’ils plaideraient à nouveau en faveur de l’offensive vaccinale de la Confédération. «Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons sortir à nouveau de cette crise», affirme Stress. «Et c’est pourquoi le plus grand nombre d’entre nous doit se serrer les coudes», ajoute Stéfanie Heinzmann, qui ne veut pas se laisser abattre, malgré les nombreuses réactions négatives. «Nous voulons tous retrouver notre vie d’avant. Et nous ne pourrons le faire que si nous sommes raisonnablement protégés du Covid.»
Lorsque cet objectif sera atteint, espère David Bucher, «nous pourrons peut-être aussi travailler sur notre disposition au dialogue et au consensus». Cette volonté a quelque peu diminué en Suisse l’année dernière, «et c’est une évolution regrettable, car elle est dangereuse.»
(Adaptation: Jessica Chautems)