Flop du concert pro-vaccin
Stress: «Je trouve cela ridicule»

Après le flop du concert pro-vaccin des artistes suisses à Lausanne, le rappeur romand Stress et son partenaire de scène Dabu Fantastic confient leur frustration face aux actions des antivax.
Publié: 10.11.2021 à 19:31 heures
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Dernière mise à jour: 10.11.2021 à 20:56 heures
Comme d'autres artistes suisses, Stress participe à la tournée de concerts organisée à l'occasion la semaine de la vaccination.
Photo: keystone-sda.ch
Jessica Chautems et Michel Imhof

Alors que près de 500 personnes étaient attendues, seuls 170 individus étaient présents selon les organisateurs. D'autres sources évoquent même le chiffre de 50 personnes. C’était mardi soir, lors du concert organisé à Lausanne par les autorités pour la semaine de la vaccination. Sous la devise «Back on Tour», des artistes tels que Stress, Danitsa, Stefanie Heinzmann, Anna Rossinelli et Dabu Fantastic sont actuellement sur la route pour cinq concerts afin de soutenir une campagne d’information sur la vaccination contre le Covid.

Le flop lausannois a suscité l’étonnement puisque la totalité des billets, gratuits, avaient été réservés au préalable. On aurait pu, à la rigueur, envisager que quelques personnes se désistent, mais que 85% du public ne trouve pas son chemin est pour le moins surprenant. Des rumeurs de sabotage ont circulé; selon certains, les antivax seraient à l’origine de ce flop.

Michael Beer, responsable de la Semaine nationale de la vaccination à l’OFSP, s’exprime dans les colonnes de 24 heures. Il «regrette vivement que seule une fraction des personnes qui avaient réservé à l’avance des billets gratuits se soit présentée à Lausanne. Nous ne connaissons pas en détail les raisons de ces «no-shows», mais nous ne pouvons pas exclure la possibilité que des personnes critiques à l’égard des mesures (ndlr: contre la pandémie) aient réservé les billets dans l’intention de ne pas se présenter.» Michael Beer dit avoir eu connaissance d’appels dans ce sens «dans les réseaux sociaux et les plateformes de messagerie».

Une situation aberrante

«Ces personnes parlent de priver les autres de leur liberté. C’est ridicule», regrette Stress, contacté par Blick. Le rappeur connaît de nombreuses personnes qui auraient aimé obtenir l’un des 500 billets. «Nous avons les mains liées, il n’y en a qu’un nombre limité.» Cela ne le contrarie pas de devoir jouer devant des sièges à moitié vides en raison de l’action de sabotage des antivax. «Tous les artistes impliqués sont des professionnels. Nous savons gérer ce type de situation.»

Dabu Bucher de Dabu Fantastic partage l’avis du Romand. Il était également sur scène hier à Lausanne. «J’ai eu l’impression de retourner au début de ma carrière avec ce public restreint», plaisante-t-il. Ce qui l’agace quant à cette action des antivax, c’est «qu’ils nous empêchent d’informer les gens sur la vaccination. Nous ne faisons pas ces concerts pour notre propre publicité.»

Contrairement au concert à Lausanne, des personnes opposées au vaccin étaient présentes lors de l’étape de la tournée à Thoune. «Je trouve cela beaucoup plus légitime. Vous pouvez discuter et dialoguer avec ces personnes. Ils n’enlèvent rien à personne», estime Dabu Bucher.

«Nous devons réagir»

Il regrette particulièrement l’impact sur les organisateurs de l’événement. «Ils ont mis tout leur cœur dans cette tournée censée apporter un peu de normalité aux gens après cette période difficile pour le secteur de l’événementiel. Le fait que ce projet soit maintenant saboté par d’autres personnes est une honte», dénonce le rappeur alémanique. «Je souhaite que tous ceux qui le souhaitent puissent venir aux prochains concerts.»

Tout comme son partenaire de scène, Stress ne craint pas de devoir se représenter devant un public épars lors des prochaines dates à Sion (11 novembre), Saint-Gall (12 novembre) et Lucerne (13 novembre). «Je n’ai pas de problème d’ego», souligne le rappeur. Il est là par pure conviction. «Aujourd’hui, nous comptons 4150 nouveaux cas, lundi l’OFSP en annonçait 2607. Je trouve cela effrayant, nous avons manifestement un problème en Suisse et nous devons réagir», insiste-t-il. «Alors que les fêtes de fin d’année approchent, il s’agit également de protéger vos proches, n’est-ce pas? Nous devrions y réfléchir ensemble et avoir un dialogue quant à la façon de sortir de cette pandémie.»

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